Des articles viendront ....au grès de mon humeur

Données techniques du mercredi 19 juillet 2017 

 

Parcours du jour :

Hjorring - Lervik (Manstad)……  104 kilomètres – 3h50’ – 20,000 km/h

 

Réseau pistes cyclables :

En Norvège tout semble fonctionner correctement, dès que l’on rentre dans ce pays, hormis que TOUT est très cher, s’installe une sorte de quiétude. NO STRESS ! Et pour pédaler ça le fait. Les pistes cyclables en ville ne sont guère mieux qu’ailleurs, mais en campagne c’est génial, les voies cyclables sont au bord des routes, et surtout en très bon état. Exemple à prendre ! n’est ce pas messieurs les allemands.

 

Comportement des automobilistes :

Rien à dire, aucun coup de klaxon, aucun dépassement dangereux. Juste parfait.

 

 

 

 

Certainement une des étapes les plus dures de mon Europe TOUR 2017, 2 transferts bateau avec quelques contrariétés, et une succession de rampes difficiles à fort pourcentage, plus du vent, plus une arrivée très tardive.

 

Ça fait un mois que je pédale chaque jour, et je commence à être entamé, heureusement la chaleur humaine que me communiquent les hôtes qui me reçoivent, le soutien de mes amis en France, et l’intérêt que me portent des tas d’inconnus rencontrés sur la route font que je tiens le coup ; mais c’est tout de même assez dur.

 

 

Je n’en suis qu’au tiers du parcours, des douleurs s’installent sournoisement, je rêve d’un bon massage, je n’ai pas les moyens ha haha ! 

La journée commence mal, la compagnie maritime est intraitable sur le prix du billet ; un accueil déplorable, et un comportement limite racket ! Malgré tout le bateau transporte 1 540 passagers, une vraie ville flottante. Vous apprécierez le mail envoyé par coach François à la direction du ferries COLOR LiNE !

 

 Copie !

Pas encore eu de réponse ... J'attends avec impatience ;-)

Serge

---------- Message transféré ----------
De : Serge Louvel <sergelouvel@gmail.com>
Date : 20 juillet 2017 à 11:45
Objet : Michel Debien European's Tour : Colorline Hirtshals - Larvik crossing
À : buchung@colorline.de

Bonjour,

Hier, 19 juillet 2017, un cycliste a embarqué sur un ferry de votre compagnie pour une traversée Colorline  Hirtshals - Larvik.

Il fait actuellement le tour d'Europe à vélo (38 pays / 100 jours) pour alerter les pouvoirs publics sur la sécurité des cyclistes : micheldebien.jimdo.com website

On lui a réclamé 600 couronnes alors que la veille, le même billet était à 250 couronnes.

Tout ça parce qu'il a acheté son billet 1 heure avant le départ !

Vous comprendrez bien que voyager à bicyclette n'est pas aussi simple qu'en voiture.

C'est totalement incompréhensible ; cela n'aurait rien couté à votre compagnie de faire un geste commercial !

Voilà, je voulais vous faire part de mon étonnement !

Là ou l'on devrait respecter ce défit, ce challenge, les employés de votre compagnie ont été médiocres, voir minables !!

 

Cordialement

Mr Serge Louvel

France / Bretagne

 

 

Il me manquait quelques euros pour monter dans le ferry , un cycliste me les a donnés, OUF ! c’est énorme. Je suis dans le bateau mais à sec ! j’attire les curieux avec ma pancarte accroché à mon sac à dos. J’explique, et parfois je reçois quelques pièces, ce fut encore le cas ; mais même pas de quoi boire un café ; il est à 5€ le café. C’est du racket !

J’arrive à LARViK en Norvège à 16h30’ c’est tard, c’est beau ici, je ressens de suite une certaine quiétude, les norvégiens sont cool, et les côtes magnifiques. Je ne m’attarde pas, je dois arriver coûte que coûte à destination. Ce n’est pas correct d’arriver à point d’heure, mais ce soir ce sera le cas, j’ai beau me confondre en excuse, j’ai honte.

 

A force de pédaler le plus vite possible, j’arrive enfin chez Anne et Helen, il est presque 23 heures, il fait encore jour, ici la nuit dure 2 heures. Le premier bateau qui m’amène à Larvik depuis le Danemark arrive vers 16h30’ ; et ensuite il reste 88 kilomètres avec un deuxième passage bateau. Donc malgré une étape qui ne dépasse guère la centaine de kilomètres, j’aurai souffert pour la première fois depuis le départ. Plus j’avance dans la journée, et plus il est tard, et moins j’ai de forces, ce soir elles m’auront totalement abandonné.

 

 

Helen en Anne ont une maison de campagne dans un petit port, c’est un lieu divin ! incroyable cette sensation de paix et de quiétude. Mon repas est prêt, une délicieuse bouillabaisse norvégienne avec du vrai poisson du port local, du pain maison, et du vin blanc d’Afrique du sud, nous en abuserons légèrement ha haha ! Puis comme d’hab je m’endors en 40 secondes, épuisé ce soir.

 

 

 

Données techniques du mardi 18 juillet 2017 

 

Parcours du jour :

Arestrup - Hjorring ……  88 kilomètres – 3h53’ – 23,500 km/h

 

Réseau pistes cyclables :

Non seulement les bandes cyclables sont intelligemment disposées au Danemark, c'est-à-dire au bord des routes pour profiter du soleil et non pas cachées dans  la forêt là ou on se gèle, même en plein été. Mais en plus le bitume et de la même qualité que la voie pour les voitures, ça change de l’Allemagne. Beaucoup de cyclistes en Allemagne et ils semble qu’ils soient respectés.

 

Comportement des automobilistes :

 

Durant ces 3 jours passés au Danemark j’ai ressenti beaucoup moins de stress en pédalant, je ne me suis jamais senti en danger. En sortant de l’Allemagne le changement surprend, d’ailleurs les danois passent la frontière pour aller faire leurs courses, c’est moins cher, mais ils ne vivraient pas en Allemagne, surtout pas. Comme je les comprends !

Mardi 18 juillet 2017 :  Etape 27 /   Arestrup - Hjorring

 

Courte étape aujourd’hui, Une vraie ballade, seulement 88 kilomètres, ça se fait d’une jambe ha haha ! Sur la fin le vent était vraiment de plein face et les côtes un peu sévères, mais quand on sens la maison ça donne des ailes ! Bon 4 heures de vélo quand même.

 

 

YAN a bien vu que j’avais été impressionné par le dîner, il en a remis une couche ce matin. Un petit dèj à la suédoise qui restera un des meilleurs du parcours. Nous discutons beaucoup, et on prévoit de se revoir, et même quelque activité ensemble, comme la vente de roues ou la vente de produits BiO. Les idées ne manquent pas !

C’est l’heure de partir pour le nord, les jambes sont un peu lourdes, JAN fait du triathlon, c’est un bon cycliste. YAN m’accompagne jusqu’à une grande ville à mi chemin, sympa de pédaler avec un danois, ça ne m’était pas encore arrivé héhé !

 

On s’arrêtera dans un super magasin de vélo, leur ligne de vêtements est fabriquée en Lituanie, Yan va se charger de trouver l’usine, car pour le froid ils sont au top ! Et en plus des matériaux les coupes sont avant-gardistes. Ça tombe bien je passe dans le pays, donc une visite s’impose et peut être « a good business » !

Sur la route de Hjorring, je m’arrête attiré par des petites constructions en bois qui ressemble à mon KUB+ ; j’ai hâte de fabriquer le premier prototype avec Patrice l’architecte génial. Ce voyage ne m’éloigne pas de mes projets, bien au contraire, chaque jour je réfléchis à ce que je vais faire en rentrant, il ne se passe pas un jour sans que je parcours mes dossiers. Je suis autant motivé pour accomplir l’intégralité du parcours prévu de ce Tour d’Europe que la suite que je vais donner à mon activité professionnelle dès mon retour. Je suis de plus en plus persuadé que le courage et la volonté ne sont pas les données essentielles, pour moi tout est affaire de motivation. Et il suffit de vouloir quelque chose très fort pour l’obtenir. Forcément que s’en donner les moyens n’est pas toujours simple ni facile, mais il faut savoir ce que l’on veut ! Alors on s’accroche dans les moments difficiles, on courbe l’échine, on respire un bon coup, et surtout on visualise l’objectif sans dévier de la ligne de mire d’un millimètre. Un vrai objectif ce sont les deux pieds dans le béton, ne penser à rien d’autre, et maintenir le cap, pas de temps en temps, CONSTAMMENT !

J’arrive enfin chez Grace et Brian, elle est de l’Ouganda et lui est danois. Autant Brian est réservé, voir fermé, autant Grace est enjouée, rieuse et malicieuse, on discutera assez tard, après une promenade au supermarché du coin. Lili sa fille aînée a un talent évident pour la peinture, je lui demanderai de m’envoyer des dessins, et l’inciterai à prendre des cours. Dans 4 ou 5 ans ils partiront s’installer en Ouganda pour faire quelque chose dans le tourisme, le temps gris et froid du nord, ils n’en peuvent plus et moi non plus. Je rêve de soleil et de chaleur, la descente vers le sud c’est dans 2 semaines ! ça passera très vite, comme le reste, la vie passe très très vite.

 

 

Données techniques du lundi 17 juillet 2017 

 

Parcours du jour :

Horsens - Skorping……  149 kilomètres – 6h42’ – 23,500 km/h

 

Réseau pistes cyclables :

Aucun changement, le Danemark est le pays le plus intelligent pour circuler à vélo.

 

Comportement des automobilistes :

Un seul coup de klaxon aujourd’hui …….c’était un allemand ha haha !

 

 

Encore une super nuit cher Rocio et Ruben, courte car nous avons beaucoup parlé, je m’imprègne au maximum de comment vivent le hôtes qui me reçoivent dans chaque pays, c’est passionnant. A travers des discussions qui pourraient sembler banales, je perçois comment fonctionne certains rouages du pays, ce sont chaque jour des tas d’informations en live, parfois mon disque dur sature !

 

 

Par exemple, à Horsens il y a une université internationale, avec des jeunes du monde entier, qui suivent des cours en Anglais et le gouvernement danois paie pour cela, j’ai compris par la suite que ce n’est pas apprécié par tous les danois. Rocio et Ruben n’en peuvent plus du climat froid et gris d’ici, mais ils s’accrochent dans l’espoir de trouver enfin un emploi au Danemark. Car dans ce petit pays lorsque les deux personnes d’un couple travaillent c’est largement suffisant, ils sont à l’aise. Il semblerait qu’ici tout est fait pour qu’il y ai une classe moyenne dominante, et moins de différences entre les pauvres et les riches. Les danois sont affables, souriants tiens tiens on dirait des gens heureux !

A la mi journée je m’arrête dans un supermarché Fakta, car j’ai échangé les 3 euros qui me restaient pour des couronnes danoises, Ruben s’est trompé volontairement dans le change et ma donné un peu plus, j’ai encore pu manger aujourd’hui ; maintenant c’est système D ! ha haha. Au lieu de m’affoler cette situation m’oblige à me surpasser et trouver des solutions, pour les transports bateau à venir, me nourrir, payer la facture free de juillet etc … Le passage en UK a explosé le rsa ; mais des jours meilleurs viendront, evidemment ce n’est pas toujours rose, j’ai toujours faim, suis passé de 66 à 63 kilos.

 

 

Vent de dos, c’est quand même plus facile, mais malgré le mal au cul qui persiste, j’ai acquis une certaine facilité. A force de pédaler, je m’améliore un peu, sans devenir pour autant un super cycliste je pense progresser un peu. Evidemment la fatigue s’installe car tous les jours entre 140 et 160 kilomètres c’est un peu usant, il y a eu des journées à 180 ; c’était long. 

J’arrive enfin à Skorping, le vent s’est levé, les côtes se succèdent, c’est dur ; Map’s m’informe que la maison de Yan c’est 11 kilomètres plus loin, petit coup de blues, très très léger, j’appuie le plus fort possible pour en terminer au plus vite ha haha !

 

 

Yan habite dans un hameau en copropriété ou une charte écologique a été mis en place, il a construit lui-même sa maison avec des murs en paille et un revêtement en argile, les plafonds sont très très haut, environ 6 mètres ; une impression d’espace et de liberté énorme. Un immense poêle constitue le centre de la maison. Yan est ingénieur en installation thermique et il ne consomme que 12 stères de bois par an pour une maison de 200 m2, cherchez l’erreur ! y’en a pas, c’est tout simplement que les conditions climatiques très rudes associée à des revenus modestes ont obligé les danois à se creuser la tête. Un exemple à suivre ? la suite de ce que je vais découvrir au danemark me prouvera que nous avons beaucoup à apprendre des peuples scandinaves. 

 

Le repas est typiquement danois et végan, Yan ne consomment que des animaux à 2 pattes et du poisson. Ça me convient bien, les mammifères se reproduisent comme les humains, alors que les 2 legs pondent des œufs, c’est pas pareil. Un buffet délicieux que nous partagerons, j’ai envie de me goinfrer mais n’ose pas.

 

 

Nous discutons tard et l’ordi ne sera même pas branché ce soir. 

Données techniques du dimanche 16 juillet 2017 

 

Parcours du jour :

Flensbourg - Horsens……  153 kilomètres – 7h49’ – 23,500 km/h

 

Réseau pistes cyclables :

Au Danemark les pistes cyclables sont souvent des bandes cyclables en bordure de route, comme les routes sont très large, il n’y a aucun danger, je me sens parfaitement en sécurité.

 

Comportement des automobilistes :

 

Le Danemark à vélo c’est tout simplement génial ! 

Dimanche 16 juillet 2017 :  Etape 25 /   Flensbourg - Horsens

 

Pas fâché de quitter l’Allemagne, j’ai rencontré des gens formidables durant ces 5 jours, et passé d’agréables moments, mais le comportement de l’allemand en général est un bon résumé de tout ce que je déteste. Je vais pas en faire des tonnes, mais c’est principalement au volant qu’il est le pire, insupportable, inacceptable, dangereux ; un vrai tueur de cycliste sommeille chez le conducteur allemand. J’en ai croisé sur ma route qui auraient besoin d’une bonne thérapie.

 

Après une soirée un peu space chez Timo le jeunot, le départ se fait sous la pluie. Je m’arrêterai de nombreuses fois pour attendre une accalmie, pédaler sous l’eau ça je ne fais pas. Heureusement c’est l’été et ce ne sont que des orages locaux.

 

Pédaler au Danemark c’est du vrai bonheur, le réseau routier est top et super entretenu, peu de voitures car c’est un tout petit pays concentré dans les grandes villes. 450 kilomètres sur 250 et 5,5 millions d’habitants, ça donne une idée du trafic, très très fluide ha haha !

 

 

Finalement le Danemark est conforme à l’idée que je m’en faisais. Une population sympathique et avenante, le danois a toujours l’idée de rendre service, beaucoup de cyclistes ici. Pourtant c’est vraiment le nord de l’Europe, et il fait froid, sauf entre 12 heures et 14 heures ha haha ! Je m’arrête parfois dans un petit port pour respirer l’air marin, ça me manquait. No stress au Danemark, c’est ce que j’ai ressenti en premier.

 

 

J’arrive enfin chez Rocio et Ruben, des espagnols de Malaga qui étudient au Danemark et préparent un diplôme d’ingénieur en architecture. Ici le gouvernement paie pour que des étudiants de l’étranger viennent étudier au Danemark. Rocio et Ruben semblent avoir un train de vie plus que correct, largement autant qu’un couple français qui travaille. On parle en espagnol, évidemment, ils m’expliquent la vie ici, comment sont les danois. Leur pays et surtout le soleil leur manque, demain ils prendront l’avion pour Malaga, d’ailleurs il y a une ligne directe et un vol régulier pour Malaga, les danois ont eux aussi besoin de soleil !

Comme chaque soir j’aurai du mal à me mettre sur l’ordi, car nous discutons beaucoup, ce voyage logé chez l’habitant est la meilleure façon de connaître un pays, j’apprends énormément en très peu de temps. Les informations sont très concentrées, j’en prends plein les yeux, plein la tête, plein les oreilles. Dès mon retour je rédigerai un bouquin pour raconter mon aventure, et prouver que l’on peut voyager avec des moyens très réduits, cela donnera peut être envie à d’autres, ils pourront en tout cas s’inspirer de mon parcours.

 

 

Il est tard, je dois dormir, car demain c’est encore 150 kilomètres, même si la distance quotidienne n’est pas énorme, le fait qu’elle soit répétée pratiquement tous les jours et parfois même jusqu’à 180 kilomètres, à force c’est tout de même un peu dur. Je m’endors de suite en 3 minutes, et me réveille chaque matin vers 6 heures. Preuve évidente que je n’ai aucun souci, contrairement à mes 2 Coachs Serge et François, qui galèrent copieusement pour trouver mon hébergement quotidien. S’ils me lâchent c’est foutu, seul c’est impossible, communiquer avec les hôtes qui me reçoivent est un travail énorme. Je n’aurais ni l’énergie ni le temps. Un immense merci à eux 2 !

Données techniques du samedi 15 juillet 2017 

 

Parcours du jour :

itzehoe - Flensbourg……  137 kilomètres – 6hO7’ – 23,500 km/h

 

Réseau pistes cyclables :

Rien n’est fait dans ce pays pour les cyclistes, ce serait même plutôt l’inverse. Les pistes cyclables ont été conçues ici pour ne plus voir de cyclistes sur les routes, les allemands détestent les cyclistes ! Sur les pistes cyclables, de nombreux promeneurs avec leurs clébards, ils ne s’écartent jamais, je les double très souvent dans l’herbe, eux aussi se sont octroyé leur territoire par un comportement incivique.

 

Comportement des automobilistes :

Après 5 jours passés en Allemagne, j’ai une idée bien précise de l’allemand au volant. Ce matin Kurt m’a accompagné un bout de chemin pour me mettre sur la bonne route et curieusement il ne roule que sur les trottoirs, je lui demande pourquoi et suis stupéfait de sa réponse : il m’avoue que les pistes cyclables sont trop dangereuses ! en effet les allemands pédalent sur les trottoirs. Le lobby de l’automobile a réussi a s’octroyer la totalité des moyens de déplacement, les routes appartiennent ici aux automobilistes, et ils ne sont pas près de la partager. C’est effrayant, édifiant et pitoyable. L’allemand est au volant comme dans la vie, grossier et gras.

 

 

Je quitte Kurt à regret, un mec tellement attachant, prévenant, un vrai humaniste ! Mais il faut pédaler, et aujourd’hui c’est plutôt facile. Je me perdrais comme chaque jour et ça rallonge la distance, mais ça c’est inévitable, dans ce pays tout est fait pour décourager les cyclistes, le dieu bagnole règne en maître. J’éprouve désormais un profond mépris pour tous ceux qui se complaisent dans le culte de l’automobile. Cet objet qui peut tuer si facilement, quand les règles ne sont pas respectées, n’est pour moi qu’un moyen de transport, et rien de plus. Un moyen polluant, dangereux et sans intérêt particulier.

 

 

Je m’arrête sur la route au bord du Kanal boire un café, 3,70 €uros ; ça doit être le café le plus cher du monde ! ça aussi ça m’énerve, cher le litre d’eau chaude ! De très gros bateaux transportent des containers, tiens ici auraient ils compris que les voies navigables peuvent délester la route de milliers de camions ? Si seulement en France on savait copier ce qui est bien ailleurs !

 

Je rencontre un cycliste sympa pendant ma remontée nordique, il m’offre un café et un gâteaux ; yes ! vite englouti car la boutique ferme à 17 heures, pas vu l’arrivée du Tour.

 

 

Encore un transfert bateau pour traverser le Kanal, gratuit, heureusement car le budget de juillet est déjà utilisé, et nous ne sommes que le 16, il va rester 3 longues semaines avant de pouvoir disposer de quelques ressources en août, qui seront-elles aussi insuffisantes de toute façon. Mais si j’avais du attendre d’avoir tout pour partir, je serai resté chez moi, et l’aventure n’aurait pas lieu. Je ne remercierai jamais assez Serge et François qui m’aident au quotidien pour trouver des hébergements WarmShowers et Couchsurfing, sans eux ce défi serait impossible. Je vais être le premier et le seul au monde à faire le Tour des 39 pays de l’Europe géographique, environ 15 000 kilomètres en 100 jours de vélo, personne ne l’a encore réalisé. Je dois terminer ce périple coûte que coûte ! Ceux qui veulent faire mieux ont par avance tous mes encouragements ha haha !

Le beau temps est revenu, c’est très important pour le moral, le soleil brille encore un peu et ça me réchauffe, le nord de l’Europe est glacial pour un mec du sud ! Aujourd’hui encore presque 140 kilomètres, avec une belle moyenne malgré les arrêts incessants pour vérifier ma route. Mon mal au cul n’est pas solutionné, et ça m’inquiète, c’est plus inconfortable que très douloureux, je suis cela de très près ? Ma selle est bien réglée, mais je vais quand même consulter encore une fois dès que je peux.

 

 

J’arrive assez tard à l’étape, Timo le jeune homme qui me reçoit avait annoncé qu’il ne serait dispo qu’a 23h30’ finalement il arrive en avance et m’envoie un sms. Je finis donc à la hâte le kebab-frites qui me sert de repas ce soir. Pas diététique mais pas cher, enfin bien assez ! Timo vit en colocation dans un vieil immeuble, je dormirai dans la cuisine sur un matelas, et serai réveillé à 4h30’ par le jour, puis à 5h30’ par les demoiselles qui rentrent de faire la fête. La magie WarmShowers. 

Données techniques du vendredi 14 juillet 2017 

 

Parcours du jour :

Grasberg - Itzehoe……  135 kilomètres – 5h10’ – 25,200 km/h

 

Réseau pistes cyclables :

J’en ai maintenant raz le bol de devoir emprunter les pistes cyclables, mais malheureusement ce n’est pas une option, rouler sur la route c’est presque signer son arrêt de mort. Chaque intersection avec la chaussée voiture est un tape cul, et les racines sont en permanence un rappel à ma modeste condition de cycliste. Les arbres au bord des routes servaient du temps de Napoléon à protéger du soleil les soldats qui se déplaçaient en marchant, aujourd’hui ces arbres servent à tuer les automobilistes imprudents ou maladroits. Ne serait ce pas intelligent de raser tous ces arbres et les remplacer par des bandes cyclables de qualité. Ceux qui prennent les décisions font ils du vélo ? ont-ils un cerveau ?

 

Comportement des automobilistes :

 

L’étape fut agréable, grand soleil, pas de vent, terrain plat, bref l’idéal pour pédaler, presque l’idéal …..car cette journée fut la pire en incivilité de la part en particulier de plusieurs chauffeurs de camion. A plusieurs reprises j’en avais raz le bol de me mâcher le cul et j’ai emprunté la route normale, immanquablement les camions qui devaient me doubler commençaient à klaxonner dès qu’ils m’apercevaient et me signalaient par la continuité du signal qu’ils n’allaient pas changer de voie, même d’un centimètre. Je n’ai du mon salut qu’au fait de me mettre complètement dans l’herbe, alors qu’il n’arrivait personne en face ils n’ont ni ralenti, et encore moins dévié leur trajectoire du moindre millimètre. Je considère ce comportement comme une tentative d’homicide. D’ailleurs si les chauffards qui semblent coutumiers de ce genre d’agression s’étaient arrêtés, je garanti qu’ils auraient pris ma main dans la gueule, et peut importe les conséquences. C’est totalement inadmissible d’être menacé de la sorte, je ne m’y habituerai jamais. 

La compagne de Dominic part pour son travail à 9 heures alors moi aussi, c’est le bon horaire, on pédale ensemble un moment, puis je tourne à droite pour continuer ma remontée vers le nord. Comme chaque matin les jambes sont dures au départ, puis ça s’améliore rapidement, le mal au cul est toujours présent, c’est une gêne permanente mais supportable.

 

 

Le parcours est plat, merci coach François, cette étape sera la plus facile et la plus rapide, peut être suis en train de devenir un bon cycliste ? en tout cas ça roule bien, plutôt vite, les mains en bas du cintre comme un coureur. Si ce n’était les pistes cyclables qui font perdre du temps à cause des « céder le passage » et mes nombreux arrêts pour vérifier la route, je ferais une très belle moyenne malgré le poids du sac à dos. Lui je le hais, je ne m’y habitue toujours pas, en plus maintenant j’accroche le casque au sac, la tête au vent c’est plus sympa le vélo !

Pour traverser le delta de l’Elbe, la file d’attente des voitures doit bien faire 3 ou 4 kilomètres de long, je double tout le monde et monte dans le bac juste avant le départ. Je jubile d’avoir doublé tout le monde, ils attendront 2 ou 3 heures ou plus ! ha haha. Sur le bateau je parle avec un finlandais qui rentre chez lui, il me confirme que les allemands sont bien les conducteurs les plus dangereux d’Europe, je rajouterai les plus méchants aussi.

 

 

Aujourd’hui j’aurais super bien roulé, comme Warren Barguil d’ailleurs qui a gagné l’étape sur le Tour. C’est moi qui lui ai accroché son premier dossard en élite puisqu’il était en vacances chez moi en Espagne ; c’était sur l’Essor Basque, il finit 6ème de sa première course sénior en Elite ! Avec mes roues MagicWheel bien entendu, je lui en ai donné quelques paires. Nous étions bons copains mais le petit monsieur a choppé le melon avec son gros salaire. Donc infréquentable, j’aime pas les mecs qui se la pètent !

Comme chaque jour je fais une halte dans un supermarché pour pauvre, pas mieux qu’en France, que de la nourriture industrielle, chimique et colorée. Le marketing est omniprésent, que de la bouffe qui tue, mais pour 3 €uros impossible d’avoir mieux, les petits commerçants sont hors de prix, d’ailleurs leurs boutiques sont vides, pas de clients, ben oui vu le tarif !

J’arrive à itzehoe, Kurt n’est pas là, il arrive 5 minutes après avec un sourire franc et entier, le sourire du mec qui ne sait pas quoi faire pour te faire plaisir. Encore une fois ce sera une super halte, un grand moment d’échange et de partage, beaucoup de générosité. A sens unique évidemment, car je n’ai pas grand-chose à donner lors de mes pauses quotidiennes.

 

 

Kurt a invité un journaliste, d’un journal allemand et je me régale de ses questions pertinentes, le mec fait du vélo et confirme que si rien n’est fait, ce ne sera plus possible un jour de pédaler sur la route. Je décharge toute mon agressivité accumulée tout au long du parcours, enfin quelqu’un qui comprend que mettre son cul sur une selle de vélo c’est risquer sa vie ! oui carrément, faire du vélo aujourd’hui c’est se mettre en danger de mort. Une voiture c’est une arme quand elle est pilotée par un connard, et cette catégorie la ne manque pas.

Kurt a préparé un repas Afghan, car il s’occupe de réfugiés, l’Allemagne a une population très vieillissante, alors ils doivent importer de la main d’œuvre étrangère jeune, et les réfugiés constituent la base de cette jeunesse qui ici représente l’avenir. Knut me dit que c’est seulement des hommes qui ont fuit leur pays en guerre, dommage j’aurais bien rencontré une afghane ; ça peut pas être pire que toutes les connes que j’ai croisé jusqu’à aujourd’hui ha haha !

 

 

Kurt m’a laissé sa chambre, il joue de la guitare dans le salon et je m’endors rapidement bercé par ses mélodies et ses chants grégoriens.  

Données techniques du jeudi 13 juillet 2017 

 

Parcours du jour :

Bramsche - Grasberg……  152 kilomètres – 8h12’ – 20,000 km/h

 

Réseau pistes cyclables :

J’en ai pris l’habitude, les voies réservées aux cyclistes sont beaucoup moins bien entretenues que celles pour les voitures, des branches en permanence, des tas de feuilles, du verre cassé, et surtout les racines des arbres bordant la chaussée qui défoncent l’asphalte ; pas sympa pour le cul et le vélo.

En Allemagne les indications sont bien meilleures qu’en Hollande, mais ça ne vaut pas la France ou la signalisation est bien pensée. De toute façon ici, chaque fois que j’interroge un quidam pour demander ma route, 9 fois sur 10 il ne connaît pas, alors que je demande un renseignement pour un village situé à 10 kilomètres. Je pense qu’ils le font exprès.

 

Comportement des automobilistes :

C’est de pire en pire, le conducteur allemand déteste le cycliste, j’en suis maintenant convaincu. Je vais même éviter de trop écrire à chaud je pourrais devenir méchant. Evidemment chaque soir je partage mon étonnement pour autant d’incivilité, les réactions sont unanimes, en Allemagne pédaler te met en danger de mort. C’est encore pire qu’en France, ici la connerie est bien présente, avec la méchanceté en plus.

 

 

 

Après une nouvelle nuit parfaite, malgré un changement de lit quotidien, je me mets à l’ordi, c’est le matin quand tout le monde dort que je suis le plus tranquille pour écrire. Malheureusement je n’y consacre pas toujours tous les soirs le temps indispensable, la fatigue se fait tout de même sentir, et je m’endors très facilement passé 23 heures, c’est peut être normal ?

 

Puis arrive enfin l’heure du petit déjeuner, comme chaque matin je suis affamé. En général mes hôtes mangent peu le soir ou frugalement et je n’ose pas me laisser aller à me goinfrer ce serait mal venu ; à l’étranger je représente un peu la France non ? ha haha (référence au sketch de Sylvie Jolie)

 

 

La famille de Kristian est au complet, ils chantent, se marrent tout le temps, les jeunes ont un peu la tête dans le cul, normal ils ont festoyé jusqu’à 2 heures du mat. Les voisins se sont plaints, alors que moi dans la même maison j’ai dormi comme un bébé. Les allemands sont des chieurs par nature, tout le temps à redire, et faire la leçon, bon je connais pas mal de françouzes dans le même genre, je les détecte facilement maintenant et les évite au maximum. Les monsieur propre qui veulent laver plus blanc que blanc je ne les supporte plus.

Kristian est passionné de cyclisme, de vélo et de voyages. C’est un très bon cycliste, capable de rouler 200 kilomètres tous les jours, je n’en directrice et motrice, seulement 300 exemplaires fabriqués, je comprends vite pourquoi !

 

 

J’essaie le vélo couché de Claudia, un Scorpion à 4 000 €uros, sensation de confort mais de rendement assez faible. Je vais cependant dès mon retour me pencher sur la fabrication de ce type de vélos ; et mettre au point une gamme : 1 Bent 2 roues, un tricycle couché, un tandem et un véhicule VAE couvert. A Bassanne en fin d’année 2016 j’ai fabriqué un tricycle tandem couché ; mais ça c’est mal terminé, car le client est devenu insupportable, comme souvent un égo vertigineux, la connerie humaine à l’état pur. J’ai bossé 2 mois gratuitement pour un imbécile ingrat, un vieux aigri qui en veux à la terre entière. Désormais je choisirai mieux mes amis. Fini les relations toxiques. Enfin ….. je reprendrai ce type de fabrication avec l’objectif de produire de très bons vélos, légers et performants et à moindre coût.

Je pédale de plus en plus facilement, et malgré le sac à dos de 6 kilos, la distance quotidienne pourtant assez conséquente ne m’effraie plus. Jusqu’à 130/140 kilomètres c’est petite journée cool, quand ça dépasse 150/160 j’en ai assez, au-delà c’est possible mais je suis dans mes limites.

 

La ville de Brême est un vrai dédale, mais je m’améliore et me perds moins souvent, j’ai pris quelques automatismes. Volontairement je zappe les photos bien cliché des monuments et des lieux touristiques. Les vieilles pierres ne m’ont jamais intéressé, très souvent ce n’est même pas beau, c’est juste vieux …..et laid ha haha ! Tant qu’aux photos de paysage, bof bof ; les livres de géographie en sont plein, et d’autres le font mieux que moi. Je fais ce tour d’Europe pour d’autres raisons

1) Comprendre dans chaque pays le comportement des automobilistes par rapport aux cyclistes

2) Analyser les structures routières aménagées pour le déplacement à vélo

3) Découvrir chaque soir une nouvelle façon de vivre et de se nourrir

4) Prendre un maximum de contacts pour dès mon retour communiquer avec des personnes de chaque pays et vendre mes roues

 

 

Je m’arrête dans un supermarché BiO, évidemment je n’achète rien, mon budget quotidien ne me le permet pas. Pratiquement aucun produit artisanal, uniquement de l’industriel, 60 sortes de pains différents, 200 fromages différents et de la charcuterie pour 10 régiments, beaucoup de conserve. Leur BiO ne m’inspire pas, ça ne sent pas la campagne, ni le terroir.

J’arrive chez Dominic, encore un géant, il est consultant en éthique, un nouveau métier, ils ne sont que 5 en Allemagne. Sa compagne est une cycliste connue, elle va travailler tous les jours en vélo à Brême (25 bornes) et a connu le mur de Berlin. On discute beaucoup dans un anglais approximatif, encore une belle rencontre. Je tombe de sommeil, et n’ouvrirais pas l’ordi ce soir. 

Données techniques du mercredi 12 juillet 2017 

 

Parcours du jour :

Dorsten - Bramsche……  143 kilomètres – 7h12’ – 23,500 km/h

 

Réseau pistes cyclables :

Les pistes cyclables ne manquent pas, elles ont impraticables sauf pour des mamans avec poussettes et des vieillards en déambulateurs. Comment est ce possible que des spécialistes de l’aménagement des chaussées aient conçu des systèmes aussi débiles et inutilisables. Déjà aucun entretien, alors que le bitume des routes est parfait en Allemagne. Ensuite il faut s’arrêter tous les 50 mètres à cause des intersections, et chacune est marquée par des dénivellements pénibles. Je maintiens les seules bandes cyclables acceptables sont celles qui bordent les routes. Ainsi non seulement il est plus facile de se repérer, de circuler et surtout partager la route est la seule solution pour que pédaler reste possible. Je maintiens si rien n’est fait, très rapidement il sera impossible de pédaler sur les routes : TROP DANGEREUX ! Mais finalement ne serait ce pas le but recherché ?

 

Comportement des automobilistes :

Encore une journée effroyable, ici l’automobile est roi, l’industrie automobile a transformé les conducteurs en bêtes sauvages tueurs de cyclistes. Déjà que l’allemand est connu pour être carré et pas vraiment souple, au volant il est pire, le conducteur allemand hait le cycliste et ça se sent. Volontairement j’ai emprunté une route a 4 voies, et j’ai donc roulé sur la BAU, pratiquement tous les conducteurs m’ont copieusement klaxonné, un fou est même venu me frôler à grande vitesse pour me montrer que je suis sur sa route ! A la sortie il y en a même un qui est venu me sermonner, avec le sourire je lui ai répondu que j’étais perdu et que ce n’était pas grave, ça l’a encore plus énervé. Cette bande d’arrêt d’urgence qui longe la route est pourtant très large et ne présente aucun danger pour y rouler en vélo, ça ne gêne en rien les automobilistes, mais cette portion de bitume fait partie de leur territoire ! Tout citoyen normal semble se transformer en connard anormal dès qu’il s’installe au volant de sa bagnole, je commence à détester l’automobiliste en général. Tout est fait pour favoriser ce lobby, cette industrie, ce mode de déplacement ; j’en ai raz le bol des bagnoles et des chauffards. Ça suffit ! il faut vraiment faire quelque chose ! vite.

 

Non seulement les industriels de l’automobile proposent des modèlent hyper puissants alors que la loi interdit la vitesse, quelle cohérence ? mais il est devenu courant d’améliorer la performance des véhicules en trafiquant l’ordinateur de bord et en changeant des composants comme les pneus ou les amortisseurs d’origines. Les tarés qui se vantent d’avoir effectué ces modifications sur leur véhicule sont intarissables sur les nouvelles performances de leur engin, ça flatte leur Ego et les rassure. Oui, la bagnole est devenu un objet qui correspond à des codes, et serait un marqueur de l’échelle sociale ; pitoyable qu’un tas de ferraille puisse être considéré comme un élément de classement et de valeur.  

Je quitte Gabi et Rainer avec émotion, ils sont tellement gentils et intéressants. Le départ sous une pluie fine est un peu difficile, quand la pluie s’intensifie je m’arrête et ne repart que lorsque qu’elle s’est calmée, hors de question de pédaler trempé, ce serait compromettre les chances de terminer ce Tour d’Europe qui semble si bien commencer.

 

Une fois de plus j’ai trop faim et comme il tombe des cordes, je m’arrête devant un Burger King, et je craque, 3€uros pour un immonde sandwich et 3 frites sans goût. Les gens semblent se connaître, certains sont des habitués, comment est-ce possible de se nourrir de cette merde au quotidien ? le lieu ne désempli pas, la pluie s’arrête, je repars.

 

Comme d’habitude la traversée des grandes villes est long, pénible et humide aujourd’hui. La fin du parcours est presque agréable, le soleil est revenu, la campagne du nord de l’Allemagne me rappelle celle de ma jeunesse.

 

 

Je dois rattraper le retard causé par la pluie et appui fort afin de ne pas arriver tard, c’est le minimum pour éviter de déranger des hôtes toujours très accueillants et qui attendent en retour un minimum de politesse. Pédaler est devenu une habitude, presque un travail quotidien à effectuer le mieux possible. Je suis très attentif pour ne pas tomber, ne pas me blesser, et économiser mes forces pour le lendemain. A force j’ai des jambes de coureur, je m’étais beaucoup entraîné avant de partir, nous ne sommes qu’en juillet et j’approche les 10 kilomètres au compteur. 

Christian et toute sa famille voyagent à vélo, son garage en est rempli, des recumbents, des tricycles, et même un vélomobile, plus des vélos classiques, un tandem vient également compléter la collection.

 

Alors que toutes les maisons sont identiques, comme presque partout d’ailleurs, Christian a construit sa maison lui-même, avec des murs en paille. L’intérieur est aussi très personnel et correspond aux souhaits de chaque membre de la famille. Ici rien n’est comme chez tout le monde, ils ne font rien comme les autres ha haha ! j’adore. Si vivre comme les autres rassurent la majorité des gens, moi c’est l’inverse qui me rassure.

 

Christian a construit sa maison, il a aussi construit son vélo, il fait son pain, ses diverses boissons, ses médicaments et tout le reste également. La vraie vie quoi ! presque en autarcie. Non seulement c’est meilleur et mieux fait mais surtout que d’économies, les industriels sont trop forts pour nous vendre ce dont nous n’avons pas besoin. J’ai l’impression que plus je monte vers le nord et moins ce système fonctionne ha haha !

 

J’avais pratiqué le sauna en Russie, mais celui de Christian, fait maison bien sur, fonctionne à merveille, pour quelques centaines d’€uros. Je transpire abondamment et j’apprécie d’éliminer toutes les impuretés stockées en 3 semaines de bouffe industrielle et chimique. 

 

Le dîner est typique de l’Allemagne du nord, une sorte de goulasch aux pâtes, je prendrai aussi cette recette ainsi que celle du pain. J’ai l’impression que les allemands du nord sont différents, ils se moquent d’ailleurs copieusement de ceux du sud.

 

 

 J’ai bien rigolé de la façon dont Claudia décrit les conducteurs de grosses voitures et leur comportement, je partage son point de vue. L’automobile est devenu plus qu’un outil de déplacement, et ce marché régit par des codes, est devenu un marqueur social. La majorité considère leurs semblables par rapport à ce qu’ils possèdent et l’automobile en fait partie. Alors évidemment l’objet qui permet d’exister ou pas est vénéré par une majorité de débiles inconscients qui feraient bien de consulter un psy. Ils sont tout simplement au volant d’une arme en raison de leur névrose égocentrique, aujourd’hui tout automobiliste est un killer en puissance, un tueur de cycliste.

 

 

J’aurai bien discuté plus longuement avec Christian, mais l’ordi m’attends, si je n’écris pas chaque soir ce qui s’est passé, c’est foutu, les images du lendemain chasseront tout. 

Données techniques du mardi 11 juillet 2017 

 

Parcours du jour :

Lontzen - Dorsten……  171 kilomètres – 7h27’ – 23,500 km/h

 

Réseau pistes cyclables :

Evidemment comme partout, les têtes pensantes on cru que mettre de côté les cyclistes règlerait le problème de cohabitation avec les automobilistes, il n’en est rien ! Ici les pistes cyclables sont impraticables pour des cyclistes qui veulent se déplacer rapidement. J’ai même roulé sur la plus petite piste cyclable au monde, 40 centimètres de large.

 

Comportement des automobilistes :

 

La pire journée pour l’instant ! comme je ne sais pas ou je vais et que je me perds souvent ; je roule sur la route, la route dont les automobilistes se sont octroyé un usage privé. Je me fais rappelé à l’ordre en permanence : insultes, klaxonades, queues de poisson et une agressivité perceptible. Le cycliste qui empiète sur le territoire de monsieur l’automobiliste est en grand danger ici, c’est l’ennemi, le paria, le sans droit, je sens bien que l’intrus que je suis peut être châtié à tout moment.

Samy travaille chez Total et part tôt, Vincent démarre aussi de bonne heure et ça m’arrange car je pars comme cela également tôt, et c’est mieux. Ils m’ont proposé de partir plus tard et de claquer la porte derrière moi, mais cela je ne le fais jamais ; tout de même faut pas abuser. Le concept WarmShowers est extraordinaire, quelqu’un qui reçoit dans sa maison un inconnu, le loge, lui ouvre sa maison, lui prête sa salle de bains, le nourrit, et parfois même plus c’est tout simplement incroyable. Je n’abuse pas et me fait le plus petit possible. Chaque jour je suis ému par autant de générosité, d’attention et de prévenance à mon égard, tout cela m’aide également a surmonter les moments difficiles et me motive pour aller au bout.

 

 

Avant de rentrer de nouveau en Allemagne, je fais une courte halte en Belgique ; un café m’est offert par la maman de Gaetan  Leclerc, ex coureur en Continental, on va garder le contact. Autre moment exceptionnel, je m’arrête pour acheter des chaussettes et Julie me les offre, tout simplement parce qu’elle me trouve sympa ou rigolo ; ha ! si j’étais plus jeune, ou moins vieux ; ou ….. ? 

Je ne peux plus m’asseoir sur la selle, et m’arrête chez un docteur, il regarde rapidement mon périnée gonflé côté droit et me dit que l’inflammation est à l’intérieur et que de la pommade ne servira à rien, il me prescrit Ibuprofen 400. diagnostic pertinent puisque 1 heure après l’absorption de la molécule chimique je peux m’asseoir de nouveau. C’est assez étonnant de voir comme le produit agit aussi rapidement, inquiétant tout de même, peut importe je peux pédaler et plutôt vite aujourd’hui ; merci éole !

Je me perds dans chaque grande ville, et rallonge la distance chaque jour, ça ce n’est pas le meilleur, aujourd’hui les 140 kilomètres proposés par Coach François se transforment en 171 kilomètres, comme le parcours est assez plat et avec peu de vent c’est gérable, mais c’est le maximum pour moi, 7 heures 30 de vélo seront nécessaires pour terminer l’étape.

 

Je repasse encore une fois sur un pont déjà emprunté ; c’est ça qui m’agace le plus, me perdre et pédaler pour rien ! Greuhhh. Ce n’est pas dramatique non plus. J’arrive donc assez tard chez Rainer et Gabi, une maison construite en 1912, avec des plafonds haust de 4m50, une déco luxueuse et raffiné, le grand confort ! et des hôtes merveilleux d’attention et de gentillesse.

 

 

Gabi est à la chorale, Rainer me sert la soupe dans le jardin avec une bonne bière, puis une glace et nous discutons tard, encore une fois l’ordi ce sera pour demain …….

 Données techniques du lundi 10 juillet 2017 

 

Parcours du jour :

Schijndel - Lontzen……  153 kilomètres – 8h16’ – 20,000 km/h

 

Réseau pistes cyclables :

Ça y est j’ai pigé, en Hollande, en Belgique et en Allemagne ; les 3 pays ou je suis passé aujourd’hui ; les automobilistes et les cyclistes ne se croisent jamais. Tout est fait pour qu’ils s’évitent au maximum, et ça semble fonctionner, des voies réservées aux voitures et des voies réservées aux vélos. Ils sont habitués et n’on pas l’air de se plaindre ; mais je ne suis pas totalement convaincu. 2 mondes hermétiques qui ne vivent pas vraiment ensemble, je crois qu’il y a une erreur quelque part !

 

Comportement des automobilistes :

J’ai essayé d’aller sur les vraies routes pas forcement réservées aux voitures ; je me suis fait insulté, klaxonné, serré de près volontairement, finalement les automobilistes de ces 3 pays ne supportent pas les cyclistes sauf hors de leurs routes. Les cyclistes ont donc démissionné et se contentent de pédaler uniquement sur les voies qui leur sont réservées.

 

 

Un super petit déjeuner préparé par Willem, conforme à mes convictions en tout cas. Et une poche de nourriture maison pour mon déjeuner du midi.

 

La galère de hier recommence, la Hollande à vélo pour les étrangers c’est impossible. Les grands axes sont interdits aux cyclistes, restent les voies cyclables qui sont des milliers et indiquées en flamand, c’est impossible de s’y retrouver. Ça commence vraiment à me fatiguer plus que pédaler même ! En plus apparemment personne ne connaît les routes, enfin pas plus loin que le bout de sa rue, pénibleeeeee !

 

Par contre c’est propre, pas de verre cassé ni de papier, et au bord des voies cyclables des corbeilles pour jeter ses déchets sans s’arrêter, fallait y penser.

 

 

J’arriverai tard chez Vincent et Samy, je me suis perdu toute la journée. 

Données techniques du dimanche 9 juillet 2017 

 

Parcours du jour :

Amsterdam - Schijndel……  148 kilomètres – 7h52’ – 20,000 km/h

 

Réseau pistes cyclables :

En Hollande il y a plus de pistes cyclables que de route, il y en a partout, je n’ai pas encore tout compris, ça vient doucement.

 

Comportement des automobilistes :

A part dans les centres villes les cyclistes et les automobilistes ne se croisent jamais. Je commence à comprendre ….

 

 

Après une nuit comme toujours, paisible et réparatrice, mais qui me reste en travers vu le coût le bateau accoste dans un petit port au nord d’Amsterdam, bye bye UK bonjours Hollande, le soleil est au rendez-vous et ça change tout ! Savoir que je ne me mouillerai pas c’est déjà du bonheur.

 

La Hollande est un petit pays de 200 kilomètres sur 400, peuplé de seulement 17 millions d’habitants, très agricole mais super moderne, les gens sont accueillants malgré un abord un peu rustre.

 

La journée commence mal ; ici en Hollande ce sont de grands axes routiers interdits aux cyclistes ou des voies cyclables, certes de vraies routes uniquement pour les vélos ; MAiS tout est écrit en néerlandais et je n’y comprends rien, je m’arrête 100 fois par jour pour demander ma route, ça ralenti la moyenne, je perds un temps fou et ça m’épuise, moralement surtout. Mais je dois m’y habituer, certains pays seront encore plus difficiles. 

Dans le centre d’Amsterdam peu de voitures, des milliers de vélos, des parking immenses avec seulement des vélos, j’avais déjà été en Hollande mais c’est énorme, des vélos partout, et le plus incroyable les cyclistes ont la priorité, ce sont les automobilistes qui doivent céder le passage. Je croise des milliers de cyclistes, de tous âges, et de toutes formes, des coureurs, des jeunes, des vieux, des cyclos, il y en a partout. 

Je demande ma route à un cycliste rencontré sur la route, il m’accompagne, puis me propose à manger ! il m’amène chez lui, carrément. Ralph est cuisinier, je me régale, il m’offre des barres énergétiques, des fruits et de l’eau fraîche. Un excellent café et c’est reparti !

 

Je m’arrête dans le centre pour acheter une coque de protection et une façade d écran pour mon nouveau téléphone, 15 €uros ! Pas question de casser celui-ci, finalement il est super ce Samsung.

 

 

 

Je me perds des dizaines de fois et demande ma route avec difficultés, c’est épuisant, heureusement il fait beau, le temps influe tout de même sur le moral. Dans ce dédale de piste cyclables c’est impossible de s’y retrouver, je croise des cyclistes qui me mettent sur la bonne route et j’arrive enfin à destination.

 

 

Jessy et Willem, vivent en pleine campagne, un havre de paix ! un jardin extraordinaire, des moutons, des ruches, ils font tout eux même, même la bière, excellentissime ! Des gens merveilleux qui prendront soins de moi avec beaucoup de générosité. Après un vrai repas BiO,  sans produits chimiques ; c’est l’heure du thé, nous parlons de choses et d’autres, en anglais évidemment, ça limite un peu ; mais j’ai l’impression de progresser. Comme d’habitude je m’endors en 30 secondes ha haha !

Données techniques du samedi 8 juillet 2017 

 

Parcours du jour :

Prudhoe - Newcastle ……  72 kilomètres – 3h12’ – 20,000 km/h

 

Réseau pistes cyclables :

Ici très peu de voitures, bus, metro etc … Donc à vélo sur la route c’est cool.

 

Comportement des automobilistes :

 

J’en ai croisé très peu, les anglais dorment le samedi !

Liz me prépare un bon petit déjeuner, mais pas assez copieux, je n’ose pas demander, j’ai tout le temps faim. Je pense que habitué à de la vrai nourriture BiO et souvent crue, mon corps accepte mal la bouffe industrielle et morte à laquelle je suis confronté chaque jour.

 

Peter m’accompagne à la poste de Prudhoe pour me débarrasser de toutes mes affaires qui logeaient sur le porte bagage arrière. Décision difficile mais indispensable, mon vélo est un vélo de course et n’est pas prévu pour transporter du poids, je dois me séparer de presque tout et garder le minimum. La postière ressemble à la dame anglaise dans la chanson de Bruel, She’s gone, je croyais même que c’était elle.

 

 

J’offre à Peter mon porte-bagage irlandais, lui il a les vélos adaptés pour l’utiliser. Nous descendons ensemble jusqu’à la piste cyclable près de la rivière, et je pars, léger, le vélo est inconduisible, j’ai failli tomber, c’est étonnant comme le corps s’habitue à pédaler avec une charge importante, et perd tous ses repères dès qu’elle est enlevée. Je mettrai du temps à m’habituer.

 

 

Aujourd’hui l’étape est courte je traîne dans Newcastle et me fait même draguer par une anglaise qui aime les frenchies ! elle est trop marrante, son style est vraiment très voyant, comme beaucoup d’anglaises dans les grandes villes, voir même très provocateur !

J’arrive au bateau, impossible de négocier le prix, comme je discute ferme, un policier me demande de payer ou partir, 151,20 € c’est trop cher pour une traversée lente mais pas très longue ! à bord tout est hyper cher, le moindre sandwich c’est 8 €, un hamburger 16, des frites 8 € ; vraiment une honte. Une compagnie à éviter, mais je crois bien que c’est la seule qui propose ce trajet. C’est le 4ème transfert en bateau et vraiment le pire, il en reste 3, la cagnotte SoKengo ne fonctionne pas ; je suis inquiet.

 

Le ventre creux, je m’endors dans la cabine imposée par la compagnie maritime DFDS, c’est déjà ça, une nuit de sommeil qui permet de récupérer.

 

Ça fait 20 jours que je suis parti, ces 3 semaines sont très vite passées.

 

 

Données techniques du vendredi 7 juillet 2017 

 

Parcours du jour :

Dumfries - Prudhoe ……  136 kilomètres – 7h17’ – 20,000 km/h

 

Réseau pistes cyclables :

Je commence à être sérieusement fatigué, et le mal au cul empire, donc j’ai privilégié de ne pas me perdre pour ne surtout pas rallonger la distance. J’ai donc roulé tout le temps sur la route, en plus sans Map’s c’est trop galère de demander ma route, gros problème d’accent, ils ne me comprennent pas et c’est souvent réciproque.

 

Comportement des automobilistes :

Les grandes routes sans voie cyclable sont très fréquentées, parfois ça passe près, et plus on se rapproche des villes plus ça passe près.

 

 

J’arrive enfin chez Peter et Liz, ils m’attendaient, tous les deux professeurs d’anglais. Excellent repas, j’en aurai repris encore, mais me suis retenu, j’ai tout le temps faim. J’ai mal partout ce soir, la chute, mais les muscles aussi, la douche très chaude sera bénéfique, un bon lit m’attend, je m’endors comme chaque soir en 5 minutes.

 

 

Liz me prépare un super diner THANKS !

Données techniques du jeudi 6 juillet 2017 

 

Parcours du jour :

Stranraer - Dumfries ……  128 kilomètres – 6h46’ – 20,000 km/h

 

Réseau pistes cyclables :

Alors là ! en Scotland c’est de la piste cyclable de luxe ; une vraie autoroute qui longe la voie des voitures, puis plus rien. Difficile de comprendre la disparité entre ces différentes régions. J’ai quelques explications, souvent très sommaires, au fil des rencontres. Entre UK, United Kingdom, Brexit, je m’y perd. En tout cas une chose semble certaine, ils détestent tous les anglais.

 

Comportement des automobilistes :

 

Sur quelques grandes routes, sans bande de roulage pour les cyclistes il reste très peu d’espace quand deux voitures se croisent ; c’est hyper limite, soit comme en France, mais peu fréquent. La vitesse est souvent contrôlée par des compagnies privées qui stationnent bien en évidence les véhicules de contrôle. Ainsi, je n’ai pu constater que très peu de véhicule hyper rapides, c’est déjà ça ! Je vais passer pour un idiot, mais ça m’arrive encore de rouler à droite, pas longtemps évidemment ; et bien aucun coup de klaxon, ce n’est pas arrivé une seule fois, le légendaire flegme britannique sans doute. 

J'ai dormi là ! première nuit à l'hôtel et cadeau en plus ! je n'allais pas refuser quand même !

Scott me prépare un petit déjeuner typiquement écossais et pantagruélique, j’ai du mal à finir, mais me force tant sa gentillesse est touchante, une nuit d’hôtel un vrai repas avant « cycling » et tout ça cadeau ! pourquoi ? ça reste encore et toujours une énigme, des gens qui ne m’ont jamais vu !

 

Je m’arrête chez Niels pour modifier les fixations du porte-bagage, tiendra ? tiendra pas on verra bien ? en tout cas le mec est super sympa, et hop c’est parti ; j’ai de plus en plus de mal à m’asseoir sur la selle ; je la baisse encore on verra si ça solutionne le problème.

 

 

L’étape n’est pas si longue que cela, 20 Km/h c’est pas très performant comme moyenne, mais avec le mal au cul, et la fatigue qui s’installe, plus l’obsession du téléphone à réparer, je doute parfois, puis finalement en passant beaucoup d’heures à pédaler sans trop réfléchir ; ben, l’étape se fait !

J’arrive à Dumfries assez tôt pour aller au supermarché acheter des piles pour l’appareil photo, puis avec James on se fait un buffet indien, délicieux et si bon marché !

 

Une fois de plus, pas trop envie de taper sur le clavier, je suis épuisé ce soir, et le mal aux fesses empire, ça m’inquiète vraiment. Bizarre tout allait bien ; et puis c’est arrivé sans qu’il ne se passe quoi que ce soit d’évident, je ne comprends pas.

 

 

Demain c’est l’étape 16, il en restera 84, je vais tout doucement vers 20% du parcours réalisé, j’ai pourtant l’impression d’être parti hier. J’éprouve un certain détachement, une sorte de distance c’est installé. 

Non vous ne rêvez pas, une vraie bande cyclable, et non pas une piste cyclable, presque aussi large que la voie pour les voitures, et la même qualité de revêtement ; note maximale à l'Ecosse pour la prise en comte des cyclistes. En retard la France ? ha haha ! 

Mercredi 5 juillet 2017

 

Depuis le 20 juin départ de Bassanne, 13 étapes effectuées (1 464 kilomètres), il en reste 87, et environ 13 000 kilomètres. Déjà de quoi écrire un premier volume, tellement de rencontres, de découverte et de surprises. Ce qui manque le plus c'est le temps d'écrire chaque soir......

 

Aujourd'hui je serai à Belfast en Irlande du Nord, carrément un autre pays, et demain je prendrai le bateau pour l'Ecosse.

 

Quelle aventure !

 

 

Données techniques du mercredi 5 juillet 2017 

 

Parcours du jour :

Skerries - Stanraer ……  160 kilomètres – 8h12’ – 20,000 km/h

 

Réseau pistes cyclables :

Je n’en ai emprunté aucune aujourd’hui, si peu de voiture que c’est presque inutile, de toute façon il n’y en a très peu.

 

Comportement des automobilistes :

Je commence à m’habituer à ne plus être en danger. Drôle de sensation !

 

 

Dave part travailler en vélo, il bosse dans la finance, Major et son tank de 50 kilos s’échappe vers Dublin, et je me retrouve seul sur la route de Belfast, il est 7h00’ du matin, j’ai froid. Alors que les deux lascars sont en tee-shirt, j’ai mis tout ce que j’avais. Un seul moyen pour se réchauffer, pédaler le plus fort possible, et ça fonctionne, il faut reconnaître que le vent de dos y encourage. A midi j’ai fait plus de 100 kilomètres et suis presque à Belfast.

Un peu de mal à m’orienter dans les villes, car comme toujours les panneaux sont indéchiffrables pour un français. Enfin des panneaux qui indiquent le port, je suis sauvé. Je m’accorde une pause pour boire un café, un français est attablé, nous discutons, il raconte ce que je fais et comme d’hab l’enthousiasme est communicatif.

 

Mary m’offrira une soupe, du pain, une sorte de sandwich saucisse, et même une poche de nourriture à emmener. Alors que je ne demande rien, comment autant de générosité ? je suis surpris chaque jour un peu plus.

In extremis je peux monter dans un bateau, avec un tarif très préférentiel ! ha haha ; le frenchie à la cote à l’étranger.

 

Dans le bateau, je regarde le Tour de France, et dévore une assiette de frites qu’une famille allait jeter, ben oui j’avais trop faim, et comme je fonctionne en mode hyper économique en prévision de jours difficiles, voir très difficile, ça m’autorise un fonctionnement inhabituel. Finalement quand il s’agit de survie, et des besoins les plus basiques l’adaptation est rapide, je me découvre certaines facettes nouvelles.

 

 

Après 2 heures de traversée, je débarque en Ecosse, il fait presque chaud, le soleil brille discrètement. Un WarmShowers écossais en kilt qui avait répondu favorablement, s’est désisté, ça c’est son droit, mais il est tard, je suis sans argent, enfin très très peu, et j’ai toujours faim.

Je rentre dans un Fish & Ships, le patron Romano Petrucci est de Toscane, nous parlons en italien, il m’offre un café et m’autorise à me connecter pour trouver une solution pour cette nuit. Puis il me demande si j’ai faim ; quelle question ! il m’apporte un énorme poisson frit et des frites, du haddock local, excellent !

 

 

Devant mon embarras pour dormir cette nuit ; il téléphone à des amis, envoie ma photo attablé dans son restaurant ; et ça fonctionne ! au bout de 10 minutes il me tend un papier pour aller dormir dans un petit hôtel, chez un de ses amis Scott. Cette nuit je suis donc logé au Arkhouse Pub, et gratuitement ! Le ventre plein, un vrai lit, la douche, une conection Wi-Fi ; quoi demander de plus ? 

 Données techniques du mardi 4 juillet 2017 

 

Parcours du jour :

Kilamanogue - Skerries ……  98 kilomètres – 6h22’ – 20,000 km/h

 

Réseau pistes cyclables :

Je n’en peux plus des pistes cyclables, qui ne le sont pas toujours, alors je roule sur la route, parfois c’est un peu risqué ; mais beaucoup moins qu’en France !

 

Comportement des automobilistes :

 

L’Irlande du Sud ou républicaine est peu peuplée et « pauvre » enfin davantage que l’Irlande du Nord, qui elle est rattachée à la couronne britannique. Donc hormis Dublin qui est une ville d’un million d’habitants et comme toutes le métropoles de cette taille, difficile à traverser, le reste de l’Irlande est très rural. Peu de voitures finalement, je ne me suis jamais senti menacé, les coups de klaxon sont rares.

Colman part travailler, nous déjeunons ensemble, un vrai petit déjeuner irish, puis Beth me tient compagnie. Je fais un tri rapide de choses inutiles, puis finalement jette la sacoche de guidon qui rend la direction du vélo imprécise et dangereuse. Minimalisme quand tu nous tient !

 

 

Je ne suis pas superticieux plus que ça, mais l’étape 13 ne sera pas le meilleur souvenir de ce voyage, pas le pire non plus, peut être ?

Je m’arrête dans un petit village touristique pour boire un café et comme d’habitude j’ai droit à quelques gâteries dont un gâteau local incroyable, à la fois nourrissant et délicieux,  je demanderai la recette par mail !

En repartant le porte bagage acheté 29€uros à Décathlon casse, prévu pour 10 kilos il n’en a pas supporté 8 ! Je suis devenu un piéton, et trouve surplace une ambulance pour mon vélo, Le chauffeur roumain m’amène dans la prochaine ville ou il y a un magasin de vélo. Très sympa il m’explique sa vie ici, le coût de la vie surtout. Même si il gagne 2 000€ ce n’est pas suffisant, tout est très cher, les loyers en particulier. Le social n’est pas développé, l’Irlande est un petit pays de 4 millions d’habitants, colonisé par les anglais, qu’ils détestent d’ailleurs. Finalement en UK tout le monde semble détester les anglais qu’ils jugent colonisateurs, moralistes et hautains.

 

Mon nouveau copain m’abandonne dans une petite ville, et non loin d’un magasin de vélo. Le mec veut me vendre un porte bagage minable pour 45€ ; je refuse ! ici tout est hors de prix.

 

 

Je commence à être agacé, peut être même énervé, et je fais tomber mon téléphone, ce qui l’achève complètement, il est désormais inutilisable ! ça va devenir très compliqué ; Mais pour l’instant je dois m’occuper de mon vélo.

Je dois sembler tellement désemparé, un mec s’approche, descend de sa voiture, et me demande si j’ai besoin d’aide, comment a-t-il vu que effectivement j’avais vraiment besoin d’aide ? je ne le saurai sans doute jamais !

 

Ce retraité perspicace me conduit d’abord chez lui pour m’offrir un thé, et me présenter son épouse, j’en ai profité pour dévorer le cake incontournable chez tout british respectable. Une fois l’estomac calé, il me conduit dans un immense magasin de vélo, le plus grand d’Irlande, 30 employés, 1 000 vélos en stock. En partant il me remet un billet dans la main en me hurlant « vive la France » , j’ouvre la main 50€uros, je veux le remercier il est déjà parti ! incroyable.

 Ça semble mal commencer, pas de porte bagage en stock pour mon vélo de course, puis petit à petit chacun trouve un bout de solution, Ben se décarcasse pour trouver les pièces afin d’adapter un porte bagage qui parait solide. Tout le monde se met en 4 pour le frenchie !

 

Le boss marketing m’annonce un prix de 13€, puis finalement le porte bagage sera offert, avec en prime la réparation gratuite, plus 3 tendeurs, un bidon, et des barres énergétiques !

 

Je me débarrasse d’un maximum de choses pour alléger le chargement du porte-bagage, j’offre donc des gants, quelques vêtements inutiles, mon dictionnaire, des boites de sardines et jette quelques bricoles. L’allègement est notable.

 

 

J’arrive tard chez Dave, Major est déjà là, un autre WarmShowers avec un vélo lourd chargé de 40 kilos de bagage, enfin un tracteur, ça je ne pourrais pas. Ce soir c’est pizza surgelée et canapé, les jours suivent et ne se ressemblent jamais.

Données techniques du lundi 3 juillet 2017 

 

Parcours du jour :

Rosslare - Kilamanogue ……  127 kilomètres – 7h30’ – 20,000 km/h

 

Réseau pistes cyclables :

En Irlande, hormis sur les vraies autoroutes les cyclistes sont autorisés sur les routes à 4 voies, parfois ils disposent d’une vraie route qui leur est réservée et large de 4 mètres, c’est presque trop !

 

 

Comportement des automobilistes :

 

Cela fait maintenant une semaine que je suis en United Kingdown, Le royaume uni, enfin désuni puisque l’Irlande républicaine au sud est restée en Europe, alors que les autres pays n’en font plus partie avec le Brexit, les explications divergent selon les convictions de ceux qui tentent de m’expliquer. En tout c’est bien moins dangereux de pédaler ici qu’en France. Il y a peu de cyclistes, et peu de voitures sauf dans les villes.

Arrivée du bateau à 4 heures du mat, rien mangé (restaurant fermé, de toute façon pas d’argent, ha si 2 bananes) et pas dormi. Bonjour l’Irlande ; nous sommes dans le sud, la version républicaine, ici on paie en €uros et on compte en kilomètres, nous sommes en Europe, il fait un froid glacial.

 

Je dois attendre 7 heures du mat pour boire un café, Misti un tunisien qui travaille à l’hôtel Fusion, accompagnera mon café de quelques toasts, et me facilitera l’accès au brunch, j’avais très très faim ha haha !

 

 

La route est faite de montées et de descentes en permanence, pas de plat ici, c’est dur, plus j’ai des difficultés à m’asseoir sur la selle, pourtant souple et bien adaptée à mon fessier endolori, très endolori, ça m’inquiète pour la suite.

 

 

Je m’arrête à ………pour acheter un adaptateur car les prises ici sont différentes des prises françaises, par souci d’économie j’achète une prise bas de gamme et au premier branchement mon téléphone est en vrac ! je suis furieux. Un réparateur de téléphone le démonte entièrement, et me le rend avec l’écran cassé, que faire ? en plus maintenant il ne charge que lorsqu’il est éteint ; pas pratique du tout. 

Un conducteur irlandais me double et me fait signe de m’arrêter, son épouse est française, il veut m’inviter à déjeuner, évidemment comme toujours j’accepte car je ne connais jamais de quoi sera fait le prochain repas, ni quand il aura lieu d’ailleurs !

 

 

Sophie est originaire de Bordeaux, a rencontré Bill en Ouganda est vit maintenant en Irlande. Leur fille a eu son bac a 16 ans et semble bien mieux éduquée que les enfants français, ça se voit très vite. Un bon déjeuner ça fait du bien, merciiiiii dans ce genre d’aventure, avec si peu d’argent il faut prendre tout ce qui vient. Bill me propose un téléphone, j’aurai du accepter, la suite expliquera pourquoi ! Ne jamais rien refuser est la règle dans ce genre de voyage. 

Je longe la cote, les irlandais profitent de la plage malgré la pluie et le temps glacial, ils rigolent et se moquent de me voir frigorifié. C’est l’été ici aussi ; mais on se croit vraiment en hiver !

 

La pluie est glaciale, je ne m’y habitue pas ; le ciel est bas, et toujours gris, ça influe tout de même sur le moral, pour trouver la maison de Colman et Beth c’est une horreur, et des côtes très très sévères, j’arrive épuisé dans leur cottage en haut d’une colline déjà presque enveloppée par la nuit.

 

Colman est responsable de communication sur la santé. Au Pays de Galles et en Irlande il y a un gros problème d’obésité, la pauvreté implique de la nourriture à bas prix et mauvaise pour la santé, en plus l’addiction aux sodas, au sucré et à la nourriture chimique est un fléau qui inquiète le gouvernement. Ils tentent de réagir par des campagnes d’information et l’ajout de taxes sur les produits dits de malbouffe « junkyfood »

 

Beth, sa compagne, a fait 3 enfants ! et conserve une silhouette de jeune fille, elle étudie l’acuponcture, et se passionne pour la nourriture saine et la santé. Leur maison est accueillante, je logerai pour cette nuit dans un petit chalet indépendant, WarmShowers c’est une surprise chaque jour,  toujours bonne car des inconnus qui ouvre leur maison à un inconnu, c’est déjà énorme. Ensuite quel que soit le confort, et la pitance, il faut apprécier ce qui est offert sans le moindre jugement : c’est gratuit ! Sans la communauté WarmShowers ce voyage serait impossible.

 

Cela fait 2 semaines que je suis parti, et je suis en Irlande à prendre un bateau pour l’Ecosse, après 1 500 kilomètres effectués, et la traversée de 4 pays, je mesure la chance que j’ai pour l’instant. Des rencontres, des échanges avec des personnes si sympathiques et généreuses, je suis certain de revenir changé de ce voyage. Je suis déjà moins maniaque et vais plus à l’essentiel.

 

 

Le repas est vite avalé, une assiette de légumes, arrosée de Campo Viejo ; ça me rappelle l’Espagne qui me manque tant. Puis dormir, dormir, dormir ; une nuit blanche ça laisse des traces !

Données techniques du dimanche 2 juillet 2017 

 

Parcours du jour :

Pontyates - Fishguard ……  93 kilomètres – 5h12’ – 20,000 km/h

 

Réseau pistes cyclables :

Les voies rapides à 4 voies séparées par une barrière sont bordées par des bandes cyclables très étroites, mais le cycliste est en sécurité, par contre ce n’est pas agréable tant le flot des véhicules est dense.

 

Comportement des automobilistes :

Le 4ème jour en UK confirme le légendaire fair-play britannique,  pas de coups de klaxon intempestifs, les dépassements se font sur l’autre voie, quand il arrive des véhicules en face ils attendent, le rêve !

 

 

Départ de chez Andy assez tard, l’étape devait être courte, ce ne fut pas le cas !

Non seulement les indications des panneaux sont très rares et imprécises, mais en plus c’est écrit en gallois ; pas vraiment pratique pour un français à l’anglais approximatif et imparfait !

 

Dès les premiers kilomètres ça commence bien il fait beau, ça ne durera pas ; à 17 heures il fait déjà froid ; nous sommes en été, difficile à croire.

 

 

Toute la journée sera une succession de côtes et de descentes, du vent aussi, malgré les haies permanentes au bord des routes, le vent est toujours présent au Pays de Galles.

A la mi journée j’ai faim ; et comme d’habitude, la gentillesse typiquement galloise sera vérifiée. Un super repas, merci au chef de Fox & Hounds à Bancyfelin. Je m’accorde en suivant une petite glace, ici les magasins sont ouvert le dimanche. Même les entreprises de travaux publics bossent le dimanche. Je m’offre un café ; ici c’est pas du restrito pour tremper les lèvres, mais une vrai tasse, soit 4 ou 5 cafés, et en plus j’ai droit à des frites maisons et minute avec ça !

 

Les gallois sont sympathiques, souriants et ils adorent leur région. Même en pleine campagne, ceux qui promènent leurs clébards ramassent les merdes ; français prenez exemple !

 

 

Je n’ai pas mis pied à terre mais il s’en est fallu de peu, des montées sévères et incessantes, des descentes abruptes ; je suis passé dans le village de Geraint Thomas de la Sky, je comprends qu’il soit bon grimpeur.

J’arrive enfin à Fishguard, bien plus tard que prévu, comme d’habitude.

 

Stena Line m’offre la traversée, 40£ d’économisées, environ 50€. Mon histoire plait beaucoup ici, ça les épate un mec qui fait ce genre de truc ; je ne fais que pédaler, rien de vraiment extraordinaire. Le soutien technique et moral de ceux qui croient en la réussite du défi est précieux, sans vous ce serait impossible, merciiiiiiiii !

 

Un irlandais séduit par mon histoire me tend délibérément 25£ pour me soutenir, je n’ai même pas besoin de demander, la générosité est omniprésente ici ! Un peu d’émotion dans ce monde de brutes ne dérange rien !

 

 

Le bateau tangue, je suis inquiet pour mon vélo, je ne voudrais pas qu’il tombe ; ça bouge vraiment ! La traversée dure 4 heures, demain à Rosslare ce sera bien tôt pour commencer à pédaler, jusqu’à Dublin il y a 180 kilomètres ; après une nuit blanche ce sera difficile.

Données techniques du samedi 1er juillet 2017 

 

Parcours du jour :

Blackwood - Pontyates  ……  133 kilomètres – 7h08’ – 20,000 km/h

 

Réseau pistes cyclables :

Parfois les grandes routes sont bordées d’une vraie voie cyclable, mais souvent les pistes sont un vrai dédale, que seuls connaissent et pratiquent les cyclistes locaux.

 

Comportement des automobilistes :

 

3ème jour en UK, au Pays de Galles les automobilistes semblent aimer les cyclistes, mais roulent assez vite. Ils doublent souvent sur la voie de droite ( ben oui ici on roule à gauche). Quelques rares excités doublent à la française ; très près. 

Samedi 1er juillet 2017 :  Etape 10 /  Blackwood - Pontyates

 

Le Pays de Galles est très différent de l’Angleterre, les gens sont souriants et accueillants, les automobilistes encore plus patients, ici c’est pas écrit en anglais mais en gallois, je vous dit pas comme ça aide ! ha si un truc identique : le climat ; je n’arrive pas à croire que nous sommes en été. Tant qu’au relief très très vallonné.

 

Je quitte Angela et Maria au bord de la route, elles m’ont accompagné un bout de chemin, chaleureuses embrassades ; nous nous promettons de nous revoir. Elles sont toutes les deux policiers, tiens ça me rappelle quelqu’un ?

 

Pour le repas du midi, l’habitude est maintenant prise, et chaque jour vers midi je « mendie » un peu de nourriture. Ça se fait naturellement, je commande un café, parle un peu de mon Tour d’Europe, et demande s’ils n’ont pas de la « vieille nourriture » immanquablement j’ai droit à quelque chose avec le sourire en plus.

 

Ici les gens sont très concernés par les œuvres de charité, dans la rue on me glisse même des pièces dans la poche, aujourd’hui j’ai eu droit à l’équivalent de 7€ cadeau !

 

J’ai croisé un groupe de vacanciers cyclistes en short et tee-shirt, alors que moi je grelotte sous ma veste, ils m’ont mis sur la bonne route, heureusement ! car je ne comprends pas encore le Gallois.

 

Pour arriver jusqu’au manoir de Andy ; c’est un vrai dédale de chemins abrités par des haies, la température diminue, la luminosité aussi, il pleut, c’est une horreur, en plus les montées sont incessantes et à la limite du cyclable. Après une heure de recherche diverses, et l’aide de la population locale, j’arrive enfin.

 

Andy a préparé une platée de pâtes aux légumes pour ses 3 invités, 2 jeunes filles arrivent vers 22 heures avec des vélos d’un autre temps. Elles ne font que 50 miles par jour ; aujourd’hui je m’en suis tapé le double ; soit pas loin de 140 kilomètres. Surtout ne pas se plaindre, c’est moi seul qui ai décidé ce truc de fou, pour l’instant je n’ai réalisé que 10% du challenge ; il reste encore 90 étapes.

 

Chaque nuit je dors parfaitement ; malgré un nouveau couchage à chaque fois, serait ce le vélo qui me sert de somnifère ? 

Données techniques du Vendredi 30 juin 2017 

 

Parcours du jour :

Devizes - Blackwood  ……  137 kilomètres – 6h42’ – 20,300 km/h

 

Réseau pistes cyclables :

Aujourd’hui j’ai pris les pistes cyclables avec Paul rencontré à Bristol, un vrai dédale, sans lui j’y serai encore. En campagne des pistes cyclables longent les routes, mais sont très étroites et sales.

 

Comportement des automobilistes :

 

Ce deuxième jour en UK confirme la sensation de hier, ils sont plus patients et utilisent peu le klaxon. Dans les villes et leur approche toujours un peu plus nerveux, les automobilistes restent néanmoins prudents et plus calmes qu’en France. Ici ; c’est autorisé de rouler à 2 de front, ça agace les conducteurs de voiture, mais ils sont très respectueux de la loi, et patientent. Jamais de gestes d’incivilité me dit Maïté, une française rencontrée à Bristol qui prendra la suite de Paul et me mettra sur la bonne route.

Dans Newport impossible de trouver ma route, je prends donc l’autoroute, aucun coup de klaxon pour me signaler mon erreur, ainsi je suis sur la bonne direction, heureusement car il commence à faire froid et sombre.

 

Angela qui n’avait pas donné signe de vie se manifeste, quel soulagement ! Je suis presque chez elle, encore un petit effort, finalement elle vient me chercher à 500 mètres de son domicile, et c’est encore plus simple. Je découvre une zone urbaine grand luxe avec des cottages probablement pour riches ha haha ! ici tout est nickel.

 

La maison d’Angela est to much, to much ! un raffinement hors du commun, elle possède une dizaine de vélo, et accumule les cyclosportives, les longues distances et les voyagent. Le diner est au diapason de sa maison, un vrai festin ! après le dessert nous avons droit au fromage avec jambon et petits toasts ; original !

 

 

Nous avons beaucoup parlé, la nuit sera encore assez courte.

Vendredi 30 juin 2017 :  Etape 9 /  Devizes – Blackwood.

 

Départ de chez Catherine, un peu tard, toujours ce maudit travail de bureau qui m’empêche de vraiment profiter de mes hôtes, et ce sentiment de culpabilité si je bâcle ce que je dois faire au quotidien, cruel dilemme chaque jour.

 

La sortie de Devizes est à l’instinct et au GPS, les panneaux sont peu parlants pour un français, et mon accent déplorable m’oblige à répéter souvent quand je demande un renseignement.

 

Le ciel est menaçant, la température très fraîche, aujourd’hui je ne verrai pas le soleil et la pluie m’accompagnera une partie du parcours.

 

Pour me nourrir le midi, j’ai trouvé la combine, je bois un café dans un restaurant, j’explique mon Tour d’Europe, et je demande si ils ont de la nourriture non vendable car je n’ai pas d’argent, ça fonctionne ! A Bath une ville thermale fondée par les romains, une charmante vendeuse m’offre une frite – saucisse excellente.

 

Dans Bristol je suis complètement perdu, Je demande ma route à Paul qui m’accompagne jusqu’à la sortie de la ville, j’ai du mal à le suivre, le solide gaillard appui comme un malade sur les pédales. Maïté prendra le relais, une française qui pratique le vélotaf et qui rentrait chez elle. Puis c’est un gringalet en balade que j’ai également du mal à suivre qui m’amènera au pont pour rentrer dans le Pays de Galles : Walls disent-ils !

 

 

La montée du pont est terrible, un vent de face puissant nous colle au sol, dans la descente il faut également appuyer fort pour avancer, bienvenu au pays du vent.

Données techniques du Jeudi 27 juin 2017 

 

Parcours du jour :

Southampton – Devizes   ……  116 kilomètres – 6h08’ – 20,000 km/h

 

Réseau pistes cyclables :

Les pistes cyclables sont souvent des petits sentiers pour le VTT perdues dans la pampa, impraticables, mais j’ai surtout l’impression qu’elles ne mènent nulle part, pas de panneaux, pas d’infos.

 

Comportement des automobilistes :

 

Même si j’étais déjà allé en Angleterre, c’est la première fois de ma vie que je roule à gauche, ça fait bizarre, je me fais rappeler à l’ordre 2 ou 3 fois. Les anglais semblent plus prudents que les français, quand des véhicules arrivent en face ils ne doublent pas, et attendent patiemment, c’est déjà ça. Quand il n’y a personne en face, ils doublent sur l’autre voie ! je n’y étais pas habitué. Quelques un semblent pressés, peut être ce n’est qu’une impression ?

Jeudi 29 juin 2017 :  Etape 8 /  Southampton – Devizes.

 

1ère étape en Angleterre, ça surprend ! le temps déjà, nous sommes en été et je me crois en automne, presque en hiver parfois. Et rouler à gauche, ça faut s’y faire très très vite !

 

William m’accompagne un bout de chemin et me mets sur la route, j’ai bien gagné 2 heures, ici les panneaux jouent à cache cache, et les distances ne sont pas indiquées, c’est très facile de se perdre, c’est d’ailleurs ce qui m’est arrivé toute la journée ha haha !

 

La route n’en fini pas de monter et descendre, avec du soleil ça irait beaucoup mieux, peut être en Espagne ? dans 2 mois ! j’imagine même pas l’hiver ici ; ça doit être terrible.

 

Après une multitude d’arrêts pour demander la route et consulter Maps, j’arrive enfin à Devizes. Grand luxe je m’offre un Fish & Ships, c’est excellent ! Macdo est largué , d’ailleurs y’en a pas ici.

 

CAT est occupée et viendra me chercher dans le centre ville vers 19h, j’attends dans un bar, car il fait froid. Les anglais sont froids également, j’en ai pas encore vu un sourire, le temps probablement. Certains me parlent du Brexit, mais je n’y comprends rien.

 

 

Ce soir repas indien, excellent, CAT dit que ce n’est pas cher, ça dépend pour qui ha haha ! Et nuit parfaite comme d’hab, même si le matelas gonflable et le duvet ne remplacent pas un vrai lit.

Jeudi 29 juin 2017 - Etape 8 Southampton - Devizes

 

William me place sur la bonne route ; et heureusement, c'est très mal indiqué. Quand je me renseigne mon accent doit être horrible et je n'obtiens aucune indication, ou avec un flot de paroles tellement rapide que ça ne m'avance guère.

 

William et Kate sont d'un incroyable gentillesse, prévenants, à l'écoute, en vrais WarmShowers, ils ont énormément voyagé.

 

Mercredi 28 juin 2017

 

C'est ici que la route s'arrête ; cet endroit s'appelle le bout du monde.

 

Laurent mon hôte de ce soir est un vrai globe-trotter, il a parcouru le monde, en vélo ! toutes ces rencontres me démontrent chaque jour, que voyager à vélo est le mode le plus économique, et  que WarmShowers est un moyen génial d’économiser les frais du voyage. En une semaine j’ai dépensé moins de 20€, qui dit mieux pour 1 000 kilomètres parcourus.

Données techniques du Mardi 27 juin 2017 

 

Parcours du jour :

Evreux – Le Havre   ……  116 kilomètres – 6h03’ – 20,000 km/h

 

Réseau pistes cyclables :

Quelques pistes cyclables toujours plus prévues pour les marcheurs et les promeneurs, en vélo de route ça ne convient pas, les trottoirs permanents aux intersections sont épuisants, il est temps de réfléchir à la circulation des cyclistes sur les routes, rouler à vélo est devenu extrêmement dangereux ; mais aussi pas toujours agréable.

 

Comportement des automobilistes :

En Normandie il semblerait que les automobilistes soient plus patients et prudents, ça se ressent de suite, les routes sont larges mais pas toujours bordées d’une voie cyclable, c’est pourtant si simple. Les départementales et les nationales sont les voies les plus directes, mais en l’absence d’une bande cyclable qui longe la voie, le danger est permanent. Même lorsqu'il arrive des véhicules en face, l’automobiliste qui précède un cycliste veut PASSER ; c’est son idée fixe PASSER ! alors évidemment à 3 sur la largeur totale de la route c’est la roulette russe, ça passe ou pas !

Mardi 27 juin 2017

 

Les jambes vont bien, le moral est bon. C’est la dernière étape en France avant 2 mois et demi. La Normandie est grise ce matin, et le ciel est menaçant.

 

Je prends le bac à Quillebeuf  pour traverser la Seine, courte traversée, juste 5 minutes.

 

Le Tour d'Europe en 100 jours attire toujours beaucoup de sympathie et une multitude de questions. 

 

Puis la pluie s’invite pour gâcher la fête, je roule encore, puis doit m’arrêter pour enfiler ma veste achetée chez Aigle, j’arrive au Havre frigorifié, mes affaires trempées, épuisé. La pluie c’est pire que la canicule et le vent, une horreur.

 

Laurent mon hôte de ce soir est un vrai globe-trotter, il a parcouru le monde, en vélo ! toutes ces rencontres me démontrent chaque jour, que voyager à vélo est le mode le plus économique, et  que WarmShowers est un moyen génial d’économiser les frais du voyage. En une semaine j’ai dépensé moins de 20€, qui dit mieux pour 1 000 kilomètres parcourus.

 

Données techniques du Lundi 26 juin 2017 

 

Parcours du jour :

Paris - Evreux   ……  116 kilomètres – 5h30’ – 21,000 km/h

 

Réseau pistes cyclables :

C’est toujours la même chose des pistes cyclables inutilisables. Des bandes de terres, ornées de massifs ou de rien qui pourraient être transformée en bandes de roulement pour cyclistes. Tout semble avoir été pensé pour décourager les cyclistes d’utiliser la route.

 

Comportement des automobilistes :

Encore des encouragements et des félicitations par rapport au projet, mais toujours trop de dépassements avec une distance de sécurité inférieure au mètre, et en plus hors agglomération, alors que le code de la route impose 1m50.

 

 

La plaque que j’avais fixée sur le porte bagage, pour indiquer mon Tour d’Europe est tombée sur la route, heureusement pas dans les rayons, 200 mètres plus loin il y avait une école des compagnons, se fut réparé en 10 minutes, si je vous dit que j’ai de la chance.

 

Avant Evreux une départementale très fréquentée, n’est pas bordée par une piste cyclable mais 4 mètres de végétations et de terre encombrent une bande asphaltée inutilisable parce que pas entretenue, photo à l’appui ! quel dommage.

Lundi 26 juin 2017

 

Loïc est très intéressant, il connaît beaucoup de choses, comme moi il a changé de vie, on va se revoir dès mon retour.

 

Sortie de Paris sans encombre, avec beaucoup de prudence, direction Evreux, pour embarquer au Havre mercredi direction UK ; YES !

 

La sortie de Paris s’est passée sans encombre, ce fut juste un peu long, j’ai redoublé de vigilance pour éviter les chutes et les chocs avec les voitures.

 

Le président d’un club cyclo m’a invité à boire un coup, j’ai bu une bouteille d’un litre d’eau pétillante d’un trait, un grand moment de bonheur ! il m’a conseillé d’éviter un quartier de Mantes La Jolie, effectivement les policiers rencontrés non loin du lieu m’ont donné le même conseil, troublant ! j’y suis passé quand même, je me suis juste fait traité de niketamère, ça doit être un compliment local.

Données techniques du Dimanche 25 juin 2017 

 

Parcours du jour :

Voise - Paris   ……  126 kilomètres – 6h00’ – 20,900 km/h

 

Réseau pistes cyclables :

La moyenne est basse malgré un Xavier survolté qui m’a tiré dans sa roue pendant 50 kilomètres ha haha ! Car dans Paris il y a des accès parfois très compliqués pour les cyclistes ; pas cool !

 

Comportement des automobilistes :

Le dimanche peu de voiture dans Paris, mais il faut être très vigilant, la chute peut arriver à tout moment.

 

 

 

Toujours en mode mère poule Xavier m’offre un vrai sac à dos qui change la vie, des vêtements Terres de France – journal France Soir et des gants, et un casque, et un porte bidon (le porte bidon c’est un secret entre nous)

 

Puis séries photos, devant l’Arc de Triomphe, et l’assemblée Nationale, et la Tour Effel ; Xavier est aussi un grand photographe. J’ai passé une super journée, dans l’échange, le partage, un vrai moment d’amitié. Merciiiiii

Dimanche 25 juin 2017

 

Départ de Voise à 9h comme prévu, Xavier m’a donné rendez-vous à Cernay La Ville pour 11h, à 4 kilomètres près j’y étais.

 

Xavier roule devant, et me protège du vent, la vitesse est élevée, dans sa roue je souffre, je serre les dents, je m’accroche. Xavier est un bon cycliste, aguerri et puissant, il connaît bien les routes, en évitant les côtes les plus pentues nous arrivons chez lui. Je rêvais d’un poulet grillé Mathilde l’a fait ! un excellent repas, des conversations agréables, beaucoup de sympathie autour de moi, un super moment de convivialité.

 

Dimanche 25 juin 2017

 

La bande non entretenue sur la droite de la route ferait une belle piste cyclable ! non ? A débattre.

 

Données techniques du samedi 24 juin 2017 

 

Parcours du jour :

Veretz - Voise   ……  177 kilomètres – 7h42’ – 23,400 km/h

 

Réseau pistes cyclables :

De larges bacs à fleurs ornent les routes très souvent, ce serait plus judicieux d’entretenir une voie pour cyclistes. Si rien n’est fait rapidement, avec une réflexion globale, un jour nous ne pourrons plus pédaler sur presque toutes les routes, sauf les chemins. Dès qu’il y a danger ou problème, la solution est toujours de mettre les cyclistes à l’écart, c’est une erreur.  

Comportement des automobilistes :

 

Après plusieurs jours passés sur le vélo, je commence à comprendre, comme le taureau de La Corida chantée par Cabrel, il ne faut pas seulement se défendre. Je suis maintenant persuadé que pour l’automobiliste le cycliste est l’ennemi, celui qui oblige à ralentir et ose braver la suprématie de celui qui possède un véhicule à moteur ; preuve évidente de sa supériorité. L’automobile serait-elle devenue un objet phallique, emblème de puissance reconnu des seuls machos imbéciles et tueurs de cyclistes ? 

Marie a quitté sa maison et m’a laissé seul, grande marque de confiance ! Je pars encore trop tard, je l’ai regretté par la suite.

 

Me suis arrêté boire un café dans un routier, et on m’a encore carrément proposé et offert un sandwich ; je fais vraiment pitié ha haha !

 

Entre la traversée de Tours hyper compliquée à cause des nombreux ponts, et toujours cette fameuse nationale 10 hostile aux cyclistes, l’étape 4 s’est rallongée ; presque 180 kilomètres, avec 12 kilos de bagages, c’est presque à peine un peu dur ! ha haha.

 

Arrivée chez Lena à 20h30’ ; c’est vraiment trop tard, ça décale tout, et la fatigue s’accumule. Ce Tour d’Europe est mon premier voyage à vélo, et j’accumule les conseils. Je dois remédier au plus vite à un meilleur chargement, mon vélo mal harnaché est très difficile à conduire, et c’est fatiguant.

Arrivée chez Marie à Veretz vers 19h, je l’attends un moment, puis elle arrive toute enjouée et souriante, c’est agréable un tel accueil. Nous ferons ensemble ma fameuse tarte aux pommes. Marie m’a même laissé son lit, j’ai dormi comme un BB.

 

Données techniques du vendredi 23 juin 2017 

 

Parcours du jour :

Poitiers - Veretz   ……  109 kilomètres – 5h03’ – 21,700 km/h

 

Réseau pistes cyclables :

Comme toujours des pistes cyclables inadaptées, nul nul nul !

 

Comportement des automobilistes :

Beaucoup lisent le panneau à l’arrière du vélo et m’encouragent, ces marques de sympathie me font plaisir.

Parti vers 9h30’ de Poitiers ; c’est raisonnable, Yannick et Céline sont tellement intéressants que je serai bien resté plus longtemps.

 

Céline transporte le petit Felices dans une remorque enfant accrochée à son vélo, elle admet que c'est risqué.

 

 

Courte halte chez Guy Courtois à Chasseneuil, il n’a pas changé, toujours très volubile, Guy est à la retraite, il fabriquait des vélos, plus classique que les miens, et avec moins de passion, mais belle réussite.

 

Données techniques du jeudi  22 juin 2017 

 

Parcours du jour :

Angoulême centre ville commissariat - Poitiers   ……  126 kilomètres – 6h16’ – 20,100 km/h

 

Réseau pistes cyclables :

A Angoulême les pistes cyclables sont assez mal pensées, mais très sales, pas d’entretien. Mais ce n’est pas le pire de la journée ! Comme la nationale 10 est interdite au cyclistes, le fameux panneau bleu avec la voiture blanche, j’ai du emprunter des routes secondaires minuscules, et me suis perdu, rallongé, énervé ! Je n’en pouvais plus. Mon départ tardif m’avait mis en retard, j’ai donc décidé d’emprunter la nationale 10, malgré que ce soit interdit, je n’en pouvais plus. La BAU, bande d’arrêt d’urgence fait 3 mètres de large, largement suffisant pour un vélo, mais c’est interdit. Un automobiliste a prévenue la gendarmerie, et je n’ai pas tardé à être raccompagné sur un autre itinéraire. Je n’ai pas été verbalisé, mon Tour d’Europe à du attendrir les 2 gendarmes, très sympas d’ailleurs. Mais quel dommage de ne pouvoir utiliser une belle route, plus directe et au rendement impeccable, encore un point important à discuter avec les députés. 

Comportement des automobilistes :

Les conducteurs de poids lourds sont tout de même les pires, même si certains se décalent totalement sur la voie de gauche, d’autres dépassent à quelques centimètres, je n’exagère pas ; le souffle d’air peut carrément projeter un cycliste au bas du fossé ; c’est inacceptable.

 

Départ d’Angoulême beaucoup plus tard que prévu, je n’ai pu m’empêcher de saluer une personne qui m’est chère, très chère. Je suis donc parti vers midi et ça il ne faut jamais le faire, car au fur et à mesure de la journée la fatigue s’accumule et l’heure tardive d’arrivée impose de se coucher tard et de ne pas pouvoir travailler sur l’ordinateur : classer les photos, remplir le blog et la page facebook, écrire le résumé de la journée etc … c’est au moins 2 heures de boulot chaque soir.

 

Il m’arrive chaque jour des choses formidables, j’en suis étonné, agréablement surpris. Des automobilistes lisent le panneau à l'arrière de mon vélo   et m’encouragent, un camping car s’est arrêté ; ils voulaient me voir de plus près et m’on donné à boire.

 

A Ruffec, je suis rentré dans un bar pour remplir mon bidon, et quel festin surprise ! La patronne m’a dit « vous devez avoir faim aussi, asseyez vous ! » elle m’apporta un succulent couscous, et un dessert, plus un café et tout ça gratuitement. Je dois faire terriblement pitié ha haha !

Données techniques du mercredi  21 juin 2017 

 

Parcours du jour :

Bordeaux - Angoulême  ……  148 kilomètres – 7h38’ – 20,7 km/h

 

Réseau pistes cyclables :

Pour sortir de Bordeaux des pistes cyclables sont obligatoires, mais comme toujours les intersections avec le réseau routier sont nombreuses, avec des trottoirs qui obligent à descendre et remonter du vélo très souvent, quand celui pèse 20 kilos c’est éprouvant.

 

Comportement des automobilistes :

C’est vrai que je suis très observateur, et très critique sur le comportement des automobilistes qui me dépassent ; c’est terrifiant ! Evidemment il y a des comportements civiques et prudents, quelque uns. Il ne faut pas les ignorer. Mais ne pas minimiser tous les dépassements dangereux, ils sont majoritaires.

Lorsque une file de voiture arrive par vague, sur la voie de gauche c'est-à-dire en face, l’automobiliste n’a qu’une seule obsession : passer ! et surtout ne pas être ralenti ! J’ai parlé avec quelques uns, et j’en ai surtout acquis la conviction au vu de leurs comportements.

Aujourd’hui encore j’aurai pu mourir 10 fois….peut être 100, il suffit d’éviter un trou, une pierre pour faire un écart, et ça peut être fatal !

Mercredi 21 juin 2017

 

Arrivée tardive à Angoulême, après 148 kilomètres et presque 8 heures de vélo. L'ami Didier ne change pas : un grand philosophe ha haha ! Une super soirée, trop vite passée.

A Voeuil et Giget, Mathieu le sculpteur m’interpelle et m’offre un verre, je n’ai pas pu refuser. Enfin j’arrive chez mes amis Didier et Magali ; 148 kilomètres et 7h30’ de vélo, une toute petite moyenne 20,700 ! ça suffira pour aujourd’hui.

 

Arrivé chez mes amis Berlureau vers 13h ; nous nous connaissons depuis presque 40 ans, des personnes formidables qui m’adorent. André m’offre une selle Brooks rodée et retaillée, heureusement ! Car avec celle que j’avais sur le vélo je n’aurais pas terminé ; un vrai fauteuil. J’ai beaucoup de chance. Le changement et les réglages auront pris du temps, mais c’était vital.

Données techniques du mardi 20 juin 2017 

 

Parcours du jour :

Bassanne – Bordeaux Gare Saint Jean  ……  71 kilomètres – 3h40’ – 20,8 km/h

 

Réseau pistes cyclables :

En s’approchant de Bordeaux, des pistes cyclables se multiplient, comme toujours pas entretenues, fréquentées par des marcheurs et couvertes de bouts de verres, j’ai l’habitude.

 

Comportement des automobilistes :

Je roule toujours au maximum à droite, presque dans l’herbe, mais ça ne suffit pas, plus on s’approche de Bordeaux et plus les automobilistes sont nombreux, ils n’ont qu’une obsession : passer !

 

 

Mardi 20 juin 2017

 

Prologue TOUT d'EUROPE

Bassanne - Bordeaux 

 

Après une glace à la station service de La Réole, direction Bordeaux. Les 5 000 kilomètres d'entrainement effectués depuis février étaient faciles car sans chargement. Avec 12 kilos de bagage la donne est totalement différente. Ce sera dur, très dur, mais tous les encouragements que je reçois, même venant d'automobilistes qui me reconnaissent, me donnent le moral. Ma motivation est intacte, heureusement je n'ai fait que 1% du parcours. Arrivée chez Vincent vers 21h après une bonne marche à pied dans Bordeaux en poussant le vélo, les courroies du sac à dos me scient les épaules, il va falloir l'alléger. Je n'ai pas mis longtemps à m'endormir, après une discussion prolongée, Vincent est un grand philosophe. Son Voyage en Mongolie depuis la Bretagne, 1 an, 15 000 kilomètres, lui a apporté beaucoup d'expérience, il m'en a transmis un peu, merciiiiii !

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Lundi 19 juin 2017

Demain Prologue de mon TOUR d'EUROPE 2017

Merci à toute l'équipe de BCD innovation à Marmande, qui a décoré mon vélo avec beaucoup de professionnalisme et de réactivité. 

Vous pouvez les solliciter pour tous vos travaux de broderie, marquage sur textile, déco de véhicule.

Leur seule limite est celle de votre imagination.

Avec BCD innovation faites bonne impression !

94, Avenue Jean Jaurès

47 200  MARMANDE

0553 838 427

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Oui c'est le même homme, enfin ......pas tout à fait.
Seulement 5 mois séparent ces photos, entre janvier et mai 2017 j'ai changé de vie. J'ai tout simplement terrassé 10 ans d'alcoolisme. Le 2 janvier 2017 j'étais hospitalisé à l'hôpital Pasteur de Langon avec un pronostic vital engagé (fibrillation auriculaire sévère) J'y suis resté 10 jours, sous perf, 3 piqures par jour, 25 médicaments.
Dans la non acceptation de mon état, mon comportement a agacé un médecin qui a prit le temps de m'expliquer, pour conclure il m'a dit " si vous faites 2 mètres vous êtes mort !" (je voulais juste aller aux toilettes)
La prise de conscience est irréversible, il a appuyé sur le bon bouton au bon moment, merci.
Quelques 5 000 kilomètres de vélo plus loin, un mode de vie au top (j'applique désormais mes convictions nutrition) et 10 kilos de perdus, je découvre une nouvelle vie, mon cerveau s'est débouché comme un lavabo.
Aujourd'hui je ne prends aucun médicament, malgré l'ordonnance de 12 lignes prescrite "a vie" ! Mon médicament c'est pédaler. La vie n'est ni une histoire de courage ou de volonté ; juste de motivation.

Mardi 23 mai 2017

TERRES DE FRANCE soutient le TOUR d'EUROPE DE Michel DEBiEN

Terres de France (anciennement ATST), c’est l’ambition de préserver une agriculture de qualité sur le territoire français, la volonté de rendre accessible et équitable les produits issus de cette agriculture.

C’est aussi l’envie de faire découvrir les richesses des productions agricoles et des terroirs en favorisant les rencontres entre producteurs, filières et consommateurs.

En transmettant ce savoir-faire et cette culture aux générations futures, Terres de France continuera de contribuer aux enjeux du développement durable, défendre ses valeurs authentiques et garantir une meilleure qualité de vie pour tous et aider à préserver la santé des populations.

Thierry Gonot   06 95 38 19 72  Président
thierry.gonot@terresdefrance.org

Florence Gonot  06 75 04 30 42  Communication, développement
florence.gonot@terresdefrance.org

Xavier Azalbert 06 99 45 32 73
xavier.azalbert@terresdefrance.org

Samedi 20 mai 2017
Serge LOUVEL m'a fait l'honneur de partager un dîner improvisé, très agréable moment. En plus il m'a donné de nombreux conseils pour mon Tour d'Europe qui débute le 21 juin prochain. Serge accompli jusqu'à 120 kilomètres par jours avec un vélo chargé qui pèse 35 kilos respect ! Nous sommes tombés d'accord sur de nombreux sujets. Une vraie belle rencontre. La communauté WarmShowers est un trésor de positivité, un grand merci à ceux qui l'ont crée et à ceux qui la constituent.

Dimanche 14 mai 2017

Voila les teeshirt qui seront proposés en échange de quelques €uros. Devant Tour d'Europe - 38 pays ...

Et au dos la carte du périple. Excellent moyen de communication.

Le 21 juin approche...

Samedi 13 mai 2017

François est aussi membre de la communauté WarmShowers. Ce fut un plaisir de l’accueillir à Bassannne pour une nuit et partager ensemble un diner revigorant. WarmShowers fonctionne sur le principe de la réciprocité ; chacun est tour à tour hôte puis invité. Ce système permet de voyager avec un budget très limité. 

Samedi 29 avril 2017

Ho ! la bande de rockers avec le Jacky et le Bruno.

Ha ! Bruno de Santi, la classe, un guerrier, quel palmarès, et pas seulement "vélo" J'étais chez lui hier, un projet de magasin de vélo sur Bordeaux, quelques autres idées évoquées.

Jacky a racheté ERGOconcept le sytème d'étude posturale mis au point par l'ingénieur ergonome Armel ANDRE. Il est installé à Irun au Pais Vasco, c'est le seul système qui fonctionne 8 000 cyclistes professionnels mis en position, presque tous ! Téléphonez lui

0675 010 531

 

Mardi 25 avril 2017

Voila un vrai vélo !

Réalisé par les Cycles Victoire à Clermont Ferrant. http://www.victoire-cycles.com/fr

Sur la base d'un cadre inox 5/ème Reynolds 953 assemblé en Filet Brazing ce vélo est une merveille.

Un vélo de moins de 6 kilos autour d'un cadre acier ultra léger c'est tout à fait possible et c'est le défi 2017 que je me donne. Re-Fabriquer les plus beaux vélos, et les plus performants aussi.

 

Mardi 25 avril 2017

Premier article ; c'est mon blog ; j'écris ce que je veux, selon mon humeur du jour ; des photos ou des articles qui sont en lien avec mon activité ou pas. Je n'oblige personne à aller sur mon blog ; et souhaite la bienvenue à ceux qui le feront.

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